Sors moi d'là !!! {Terminé

par **Tia M. Sawyer** Mar 10 Nov - 21:10

Tia tira de toutes ses forces. Tira encore. Jura, lança des injures toutes plus crues les unes que les autres avant de... Pardon? Comment ça vous ne comprenez rien à ce qu'il se passe? D'accoooord... Revenons en arrière.
Tôt ce matin, Tia s'est rendue compte qu'il neigeait. Oui oui, il neigeait. Pour un dix novembre, c'était précoce, mais le parc était tout blanc avec des minis pousses vertes dessous. Et elle avait le pire cours pour commencer une journée enneigée: Botanique. Bon gré mal gré, elle s'y est rendue en grommelant, a trié les gousses de Snargalouf mortes des vivantes.
Et là... C'est le drame. La classe était partie, et, comme à son habitude, un peu dans la lune, Tia n'avait rien remarqué. Oui, c'était idiot de sa part. Elle aurait dû faire attention. Tout est-il qu'elle a senti sa robe se déchirer peu à peu. Stupéfaite, la jeune Serpentard s'était retournée. Le bas de sa robe s'était prise dans un filet de plante. Soupirant, elle s'était penchée pour tirer et se dégager...

Mais la plante était plus coriace que prévue. Une espèce de bouche au milieu d'une fleur avait jailli, et lui avait chopé la main. Une autre liane envoya valser sa baguette hors de portée. Des petites dents fines comme des aiguilles s'étaient refermées sur le poignet de Tia, et elle avait entendu des "sluuuurp" et autres bruits dégoûtants signifiant que... la plante buvait son sang. Génial, une plante vampire. Donc, Tia tirait, ahanait, jurait et frappait la plante qui... pour ainsi dire, pardonnez cette expression... n'en avait rien à foutre. Elle continuait d'aspirer le sang visiblement merveilleusement bon de la jeune Sawyer. Tout était génial chez elle, mais elle aurait préféré que ça le soit un peu moins pour éviter qu'une plante carnivore ne la prenne pour son petit déjeuner.
Tia vit alors une tête passer.

- Hééééé!!!

La personne se retourna, et Tia vit un éclair vert sur sa poitrine. Serpentard, Merlin soit loué. La verte désigna son bras emprisonné, son visage perdant peu à peu des couleurs alors que la plante s'acharnait à boire le liquide vital.

- T'peux pas m'aider s'il te plaît?

par **Matze Elsholz** Mar 10 Nov - 21:27

Je sortais tout juste d'un éprouvant cours de métamorphose, lors duquel, bien sûr, j'avais encore pataugé. Au moins n'avais-je pas fait perdre de points à ma maison cette fois...
Ma seule consolation résidait en deux choses : il avait neigé, et j'avais du temps libre. La neige m'a toujours plu. Elle est pure, belle... Et surtout, rares sont ceux qui aiment sortir par ce froid.
Après avoir esquivé les quelques boules que se lançaient joyeusement deux ou trois premières années devant les portes du chateau, je me dirigeai vers les serres de botanique, où j'espérai bien trouver un peu de calme.

*Pfff, je hais les boules de neige... Souiller cette blancheur comme ça, ça mériterait des baffes... *

Je m'imaginai déjà en train de regarder l'infini du paysage, me noyant dans tout cet espace. Enfin, ne plus penser à rien.
Mais en passant devant la serre où les sixièmes années font le plus souvent leurs cours, je crus apercevoir quelqu'un. Ce qui se confirma en entandant un :

- Héééé!!!

Je me retournai machinalement, passablement agacée à l'idée de devoir changer mes plans.

- T'peux pas m'aider s'il te plaît?

*Ben voyons*

Je jettai un oeil malgré moi. Une Serpentard, la robe déchirée, sans baguette, et surtout, avec un bras coincé dans la "bouche" d'une fleur. Hum...

- Techniquement, je veux bien. mais je dois t'avouer que je suis aussi nulle en botanique qu'en métamorphose et que la première chose qui me traverse l'esprit, c'est de foutre le feu à la serre...

par **Tia M. Sawyer** Mar 10 Nov - 21:41

Tia grimaça. Super, l'aide de l'autre, faire flamber la serre. Ca c'était de l'idée. On les avait dit intelligents, les Serpy? Y en a qui passaient à travers les mailles du filet dis donc. La jeune fille retint une remarque acerbe qui signerait la vidation (nouveau mot XD) de son sang, et elle toute flasque mouru par terre. Ce qui ne l'enchantait pas, elle avait autre chose à faire que mourrir dans cette vie! Elle respira un bon coup avant de dire calmement, sans toutefois retenir un soupçon de sarcasme:

- Si tu sais utiliser un sortilège de Stupéfixion, je le suggère. Sinon, je crois me rappeler que ça ne supporte pas le froid, alors au pire, tu prends de la neige et tu lui en fous dessus... s'il te plaît?

Tia n'oublia pas la marque de politesse. Elle l'utilisait rarement, mais face à une fille de sa maison à l'air revêche et visiblement pas super super décidée à lui venir en aide, autant être polie.

- Ou alors, si tu tiens à faire un feu, incendie juste le bas de la plante. Le bas hein! Dans le haut y a ma main...

La jeune fille ne le montrait pas, mais elle s'affaiblissait de seconde en seconde. Une fine pellicule de sueur froide collait à son front, sa tête tournait légèrement. Elle voyait trouble. Le manque de sang évident se désignait par la pâleur mortelle de son teint. aïe.

par **Matze Elsholz** Mar 10 Nov - 22:01

- Si tu sais utiliser un sortilège de Stupéfixion, je le suggère. Sinon, je crois me rappeler que ça ne supporte pas le froid, alors au pire, tu prends de la neige et tu lui en fous dessus... s'il te plaît?

*Tiens, ça fait longtemps qu'on ne m'a pas dit s'il te plait*

- Ou alors, si tu tiens à faire un feu, incendie juste le bas de la plante. Le bas hein! Dans le haut y a ma main...

*Pff, j'ai jamais dit que je VOULAIS faire un feu, abrutie...*

Bon, j'avais l'habitude de réfléchir vite et bien. D'un côté, mon envie de solitude et de tranquilité. De l'autre, cette fille, qui avait l'air d'aller de plus en plus mal. Malgré son regard méprisant, je me décidai en un rien de temps, ne serait-ce que par préstige. Après tout, les sortilèges, quels qu'ils soient, c'était mon truc. Je pointai ma baguette sur cette foutue fleur :

- Rhooo essaie de te décaler un peu, tu es dans l'angle, c'est toi que je vais figer sinon !

La fille se poussa sur le côté droit, pas beaucoup (normal, avec un bras dans une fleur, c'est pas évident, j'en conviens), mais juste ce qu'il me fallut...

- STUPEFIX !

Un horrible bruit de succion que je n'avais pas remarqué jusque là cessa alors. La Serpentard, pâle comme la mort, transpirait, et je me demandai seulement ce que cette plante était en train de lui faire...

*Et mer**, elle la bouffe !!*

Mon sortilège de stupéfixion avait bien sûr fonctionné mais il me semblait que l'autre avait toujours le bras coincé dans la fleur.

- Tu veux que j'te sorte le bras de là ou tu vas te débrouiller? Eh, ça va?

par **Tia M. Sawyer** Mar 10 Nov - 23:31

Tia n'aima pas le ton que prenait l'autre, mais obéit et se décala du mieux qu'elle pouvait, fermant très fort les yeux en espérant que l'autre savait viser. Et oui, après le "Stupéfix" crié par l'autre verte et argent, les dents aussi fines que des aiguilles se retirèrent du poignet de la jeune fille. Elle chancela, sans réussir à tirer son bras.

- Tu veux que j'te sorte le bras de là ou tu vas te débrouiller? Eh, ça va?

Tia fit un signe disant que ça allait, et elle retira son bras d'un coup sec. Elle dû se rattraper à l'étagère d'à côté. S'essuyant le front de sa main valide, elle fixa son bras d'un air hébété. Du sang lui maculait le poignet, et sept trous l'entouraient. Géniaaal... il ne lui manquait plus que ça, un passage direct à l'infirmerie.
Rattrapant sa baguette d'un geste habile, de la main gauche, la droite étant hors circuit, et la pointa sur la plante stupéfixée. Elle avait une folle envie de désintégrer cette saleté, mais elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, et remarqua qu'il n'y en avait qu'une. Chourave la tuerait si jamais elle tuait l'unique spécimen de la serre. Ravalant un soupir de dépit, la Serpentard laissa son bras retomber le long de son corps, et se tourna pour la première fois réellement vers sa sauveuse. Le truc le plus frappant chez elle était peut-être sa tête rasée, mais une fois qu'on avait passé le premier effet de surprise, il n'y avait aucun souci.

Tia s'avança un peu maladroitement. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Se confondre en remerciement? Après tout, elle aurait pu mourrir sans elle. Mais c'était se niquer toute sa méga dignité, son honneur et tout le bazar. Mais ne pas dire merci serait ingrat et impoli, et ce que Tia avait appris à coups de Doloris était bien la politesse, peut-être pas la grattitude. Alors elle se contenta d'un sourire et dit:

- Merci. Cette saleté a gagné une victoire, mais pas la guerre, plaisanta-t-elle.

Elle ajouta:

- Je t'aurai bien serré la main, mais mon bras droit est HS, alors bon... J'm'appelle Tia Sawyer.

par **Matze Elsholz** Mar 10 Nov - 23:57

La fille me fit un signe indéterminé, j'en conclus qu'elle n'avait pas besoin de moi. Toutefois, je préférai rester où j'étais, on ne savait jamais. Ca m'aurait franchement fait chier de l'avoir aidée si c'était pour qu'elle tourne de l'oeil une fois seule.
D'un coup sec, elle retira son bras prisonnier de la fleur, manquant de tomber à la renverse. Du sang coulait de son poignet, sortant des sept trous que la bouche vampire avait percé dans sa peau.

*Elle la bouffait vraiment cette saloperie...*

- Merci. Cette saleté a gagné une victoire, mais pas la guerre

*De l'humour, maintenant... Bravo*

J'appréciai sans le montrer cette façon étrange de me remercier. Je n'aimais pas les salamalecs inutiles.

- Je t'aurai bien serré la main, mais mon bras droit est HS, alors bon... J'm'appelle Tia Sawyer.

*Y a pas que ton bras droit qui a l'air HS tu sais?*

- Matze Elsholz. Si tu tiens à me serrer la main, j'suis gauchère, on peut s'arranger... Cela dit, j'en connais un rayon en sortilèges de guérison, juste au cas où ça t'interesserait d'éviter un passage à l'infirmerie.

Ca ne me ressemblait pas de dire ça. En temps normal, je me serais contentée de me présenter et de partir. Mais d'une, c'était une Serpentard, et j'étais fidèle à ma Maison avant tout. Et de deux, elle m'intriguait. Plus j'y pensais, et plus j'aimais cette façon de plaisanter dans un moment comme celui-là. Pour moi, qui utilisait l'ironie et le cynisme comme des armes quotidiennes, ça valait bien mieux que tous les mercis auxquels j'aurais eu droit avec n'importe qui d'autre (sauf un rouge et or, puisque je ne l'aurais pas aidé)

par **Tia M. Sawyer** Jeu 12 Nov - 21:16

Tia sourit et attrapa la main gauche de Matze avec son bras valide. Elle lui serra la main avant de la lâcher. Néanmoins, elle hésita avant d'accepter la proposition de la soigner. En règle générale, elle ne faisait confiance à personne, surtout lorsque la magie de quelqu'un devait la toucher elle. Mais cette Elsholz n'avait pas l'air de vouloir la disséquer. Donc...

- D'accord pour zapper le passage infirmerie.

Elle tendit le bras droit, avec un air de martyr sur le visage.

- Mais... tu fais gaffe hein!!! J'suis fragile comme nana.

Evidemment, c'était faux, elle avait supporté les Doloris de ses parents et de sa famille, lorsqu'ils venaient la voir. Pour l'endurcir, soi-disant. Have fun. Elle grimaça à certains souvenirs familiaux peu agréables. Elle se souvenait parfaitement de ses parents à l'air hautain et dédaigneux, aux paroles dures et désagréables...

- J'te préviens, si tu m'coupes le bras, j'te mange la tête.

Ok, c'était pas drôle, c'était bas, très bas, mais Tia était... pâle comme la mort, du sang s'écoulant encore de ses doigts, son bras maculé d'écarlate. Aloooors... disons qu'elle pouvait se permettre d'avoir un humour débile et surtout déplorable. Indigne de sa condition, certes, mais bon... Elle se rattraperait plus tard.

par **Matze Elsholz** Jeu 12 Nov - 22:11

La fille me tendit sa main gauche, que je serra dans la mienne, sans montrer mon étonnement.

*Ce n'était qu'une boutade... Mais ça fait plaisir*

- D'accord pour zapper le passage infirmerie.

Et elle tendit son bras droit. Elle avait donc décidé de me faire confiance. Je m'en étonnais, pour tout dire. Elle n'avait pas l'air tout à fait tranquille, mais qui l'aurait été à sa place? Cette Sawyer gardait tout de même intact son standing, et je ne pouvais qu'admirer ça. Comme je l'ai déjà dit, je méprisais la faiblesse, et cette fille, vide de la moitié de son sang, n'en montrait aucune trace. Ca me changeait de la majorité des gens que j'étais amenée à fréquenter... et j'aimais ça. Je ne regrettais pas de lui avoir proposé mon aide.

- Mais... tu fais gaffe hein!!! J'suis fragile comme nana.

*Toi, fragile... Et ma mère c'est Bertie Crochue !*

Les sortilèges de guérison étaient particulièrement difficiles à réaliser (sinon on n'aurait pas besoin des guerisseurs). Je les avais appris lors d'une période obscure de mon passé. Je ne me souvenais pas des détails, mais des images me revenaient quand j'essayais d'y penser. Une petite fille encore plus chauve que moi, qui souffrait. Je l'aimais... C'est tout... Toujours est-il que je savais soigner certaines blessures. Et une plaie béante en faisait partie.
Je me concentrai et me préparai à réparer le bras de la Serpentard en face de moi.

- J'te préviens, si tu m'coupes le bras, j'te mange la tête.

Je manquai de presque rire (j'ai bien dit presque). Elle avait un peu peur malgré tout, me semblait-il. Normal. Et toujours cette façon de tout tourner à la dérision.

- Calme-toi, Sawyer, dis-je avec un semblant de sourire et sans ironie (pour une fois), si j'avais eu l'intention de te faire du mal, j'aurais pas attendu que tu sois libérée de cette plante. Bouge pas, respire, et... et c'est tout. Surtout, ne bouge pas.

Je m'efforçai de vider ma tête, et commença à travailler à la reconstruction de son bras. Par orgueil, je décidai d'user de sortilèges informulés, même si ça devait accentuer la difficulté de la tâche. Je m'en savais capable, et je tenais à garder mes formules pour moi. Egoisme, peut-être. Tant pis. Après tout, même si Sawyer ne m'inspirait aucune aversion, je ne voyais pas pourquoi je lui permettrais d'entendre ce que je faisais le mieux.

- Il te restera peut-être quelques marques au niveau des trous, mais si tout se passe bien, il faudra vraiment regarder pour les voir. Et tout se passera bien.

Je ne savais pas si elle se sentirait mieux ou non après. Elle avait perdu beaucoup de sang.

*De toutes façons, elle n'a plus grand chose à perdre là*

Le silence se fit dans ma tête. Ses plaies se refermèrent doucement, emprisonnant le reste de son sang dans ses veines, à sa place. Comme je m'en doutais, les marques restèrent visibles, mais bon, j'avais fait du bon boulot.

-Voilà. Tu es comme neuve.

par **Tia M. Sawyer** Sam 14 Nov - 0:15

Le dernier "Surtout ne bouge pas" n'était pas vraiment rassurant. Même vraiment pas. Tia observa avec appréhension le bout de la baguette de Matze se pointer sur les petits trous dans son poignet. Elle trouva brièvement dommage que la Serpentard ne dise pas les formules à haute voix. Lentement mais sûrement, les chairs se refermèrent. Fascinée, Tia entendit vaguement la remarque de sa condisciple sur les possibles cicatrices. Elle en oublia sa faiblesse, et observa la guérison. Elle regretta un instant de trouver Elsholz sympathique. Ce ne serait pas le cas, elle utiliserait la legilimencie sans vergogne pour connaître les formules. Mais elle ne le fit pas. Pas simplement pour cette histoire de sympathie, mais elle l'avait aidée. Elle la soignait. Voler dans son esprit serait mal la remercier.

Voilà, tu es comme neuve.

Tia reprit son bras, et l'observa sous toutes les coutures. Sept petites cicatrices blanches étaient bien visibles, mais qu'est-ce qu'elle se sentait mieux! Elle aurait été une mièvre et démonstrative petite Gryffondor, elle aurait peut-être sauté au cou de sa condisciple. Au lieu de ça, elle lui accorda un sourire. Pas le genre resplendissant "Colgate trois en un", mais un sourire léger, fuyant, et pourtant prévieux pour une fille comme Tia Sawyer. Avec une pointe de reconnaissance. Et finalement:

- Merci. Tu m'évites un passage à l'infirmerie, et me fais découvrir une fille douée en sortilèges... presque autant que moi.

La jeune Sawyer fit un clin d'oeil. Puis elle plia et déplia son bras. Bien que le sang soit quasiment absent de son corps, il marchait bien. Elle massa doucement son poignet, sans ressentir la moindre douleur. L'infirmerie n'était réellement pas l'endroit préféré de Tia. Elle devait y passer obligatoirement une fois par mois, alors faire des heures supp'... autant prendre un abonnement! Un peu pâle à cause du manque de sang, elle ironisa:

- Tu as pas un super sort pour me redonner le fluide vital dans ta hotte, papa Noël?

Elle ne plaisantait en réalité qu'à moitié, bien qu'elle doute qu'un tel sortilège sois acquis pour des sixièmes ou des septièmes années. Elle n'avait même pas connaissance qu'un tel sortilège existait, tout simplement. La vie à Ste Mangouste serait bien plus simple, avec cela.

par **Matze Elsholz** Sam 14 Nov - 21:14

Sawyer me sourit simplement, sans en ajouter. ce qui ne me surprit pas, et c'était bien mieux comme ça. Ca me suffisait amplement comme remerciement.

- Merci. Tu m'évites un passage à l'infirmerie, et me fais découvrir une fille douée en sortilèges... presque autant que moi.

*Et encore, t'as rien vu ma poule*

Elle fit quelques mouvements de vérification avec son bras, se massa le poignet. Je savais d'expérience personnelle que ça ne lui faisait pas mal. Elle était toujours pâle, et je me demandais si elle n'allait pas finir par tourner de l'oeil. Elle avait l'air solide, ok, mais ça ne voulait rien dire. J'en avais déjà vus, des solides, tomber dans les vapes quelques minutes plus tard.
Je l'observais toujours, et j'en venais à me demander pourquoi je l'aimais bien sans la connaître. Je n'aimais pas ça. J'avais trop souvent été déçue par les gens à qui j'accordais ma confiance, ils se montraient finalement faibles, comme les autres. Bon, on n'en était pas encore là, et ça ne me coutait rien d'être un peu amicale avec quelqu'un dans cette école... Une Sepentard en plus...
Elle me tira de mes pensées :

- Tu as pas un super sort pour me redonner le fluide vital dans ta hotte, papa Noël?

*Tu finiras par me faire rire Sawyer, je le sens, mais pas encore...*

Sans pouvoir réprimer un sourire, je cherchai une vacherie à lui répondre, mais rien de digne de moi ne me vint à l'esprit.

- Ah non désolée, j'ai oublié ma hotte en partant des cachots... Non sérieusement, je n'ai jamais entendu parler qu'on puisse faire ça. Tu n'as plus qu'à te promener, faire marcher ton corps.

Je ne comprenais pas pourquoi on imposait le repos aux gens... Bien sûr, il ne fallait pas se brusquer, mais fallait bien faire marcher la pompe pour relancer le moteur !

J'avais complètement oublié mon envie de solitude. Je voulais absolument comprendre pourquoi Sawyer m'intriguait autant. Mais je ne voyais pas comment faire. Mais déjà...

- Mais qu'est-ce que tu foutais ici à te faire bouffer par une fleur? T'as pourtant pas l'air d'avoir envie de mourir...

Sans attendre sa réponse, j'ajoutai avec un sourire carnassier :

- Enfin, si c'est le cas, j'peux toujours t'aider...

par **Tia M. Sawyer** Sam 14 Nov - 22:31

Matze Elsholz savait sourire!!! Wow, Tia s'en serait donné des tapes dans le dos. Elle n'en avait pas été certaine jusqu'à voir le petit, tout petit sourire de son interlocutrice.

- Ah non désolée, j'ai oublié ma hotte en partant des cachots... Non sérieusement, je n'ai jamais entendu parler qu'on puisse faire ça. Tu n'as plus qu'à te promener, faire marcher ton corps.

Tia acquiesça vaguement. Tout le monde disait "bouge pas, dors, repose-toi" et elle lui disait de bouger. De plus, la jeune Sawyer était certaine que c'était ce qu'il fallait faire. Elle esquissa un ou deux pas, puis s'arrêta, ayant la vague impression d'être ridicule. La question de Matze la tira hors de ses pensées, et elle la regarda d'abord avec un air un peu stupide sur le visage avant de rire à sa remarque.

- Non, ça va, je me passerai bien de la mort pour encore quelques dizaines d'années. Je sortais de Botanique quand cette saleté m'a chopé.

D'ailleurs, en parlant de ça... Tia baissa les yeux. Sa robe de sorcière était fichue. Tant pis, mais c'était pas cool. Elle n'avait pas que ça à faire d'aller la faire réparer ou d'en racheter, non mais! Elle ne croulait pas sous l'argent... en fait si, mais ce n'était pas une raison.
La jeune fille regarda sa montre un bref instant. Son cours suivant avait commencé depuis une bonne quinzaine de minutes. Inutile de s'y rendre voyons... elle ne ferait que troubler la classe, perdrait sans doute des points, serait alors de mauvaise humeur, et enverrait un élève innocent dans le lac. Mauvaise idée. Aussi proposa-t-elle en désignant la porte de la Serre:

- Tu veux marcher? S'éloigner de ce machin plein de dents? C'est pas mon délire qu'on me prenne pour un quatre heure...

De plus, n'avait-elle pas dit "marche pour faire bouger ton corps"? Le mieux était de le faire à deux, non? De plus, cette Elsholz avait l'air spéciale et intéressante. Tia voulait découvrir en quoi, et surtout pourquoi. D'un côté, elle avait envie qu'elle dise oui pour sa proposition de balade, d'un autre elle avait comme l'impression que Matze n'était pas le genre à faire ce qu'on lui demandait. Qui vivra verra...

[désolée, pitit =S]

par **Matze Elsholz** Dim 15 Nov - 19:16

Ma remarque à la noix l'avait fait rire. Ca m'a fait sourire. Encore. Tia Sawyer venait de me faire sourire pour la deuxième fois en moins de cinq minutes...

- Non, ça va, je me passerai bien de la mort pour encore quelques dizaines d'années. Je sortais de Botanique quand cette saleté m'a chopé.

*Tu m'en vois ravie. J'aurais pas aimé te tuer... Mais pourquoi personne de la classe ne t'a aidée?*

Sawyer jeta un oeil sur le bas de sa robe, en lambeaux... Un peu comme son bras quelques instants avant quoi. Là, je ne pouvais rien faire pour elle, quoi qu'un petit coup de Reparo pouvait peut-être arranger les choses. Elle regarda sa montre. peut-être était-il temps de la laisser tranquille.

- Tu veux marcher? S'éloigner de ce machin plein de dents? C'est pas mon délire qu'on me prenne pour un quatre heure...

Hum..; Voilà qui me rendait service. Puisque je voulais savoir pourquoi je l'aimais bien, sans trouver d'idées pour engager la conversation, j'étais servie. En temps normal, je l'aurais envoyée paitre, mais zut, pour une fois que j'appréciais quelqu'un dans cette fichue école !! Sortez les marqueurs, ce jour sera à marquer d'une croix rouge ! Elsholz la solitaire marchant à côté de quelqu'un qu'elle ne méprisait pas ! Bref...

- Ouais, à la base, j'avais pas prévu de m'arrêter ici, ni de stupéfixer une fleur, donc reprenons où j'en étais et marchons. Comme ça, je pourrais garder un oeil sur toi, des fois que l'envie de prenne de faire un malaise.

Etre sympa, ok. Mais de là à montrer mon enthousiasme, faut pas pousser. Et puis, je devais avant tout la faire parler, en dévoilant le moins possible de ma personne. Juste histoire de savoir si elle "méritait" ma sympathie. Allons-y gaiement, faisons connaissance de Tia Sawyer !

par **Tia M. Sawyer** Dim 15 Nov - 20:04

Tia haussa un sourcil. Faire un malaise? Elle avait l'air si mal que ça? Ouuh, pas bon tout ça. Elle irait tout de même peut-être un coup à l'infirmerie. Surtout que la pleine lune était dans trois jours, alors autant être en forme pour éviter de passer pour une déterrée en cours. Ou au pire, elle n'y allait pas. Ca c'était de la méga idée. Une semaine sans cours pour repos après s'être fait attaquée par une plante méga carnivore et suceuse de sang. Yeah. En plus elle avait une excuse pour louper les cours.
La jeune Sawyer sortit de la serre, suivie de Matze, et referma la porte derrière elle. Si quand Chourave revenait y avait de la neige dans sa serre, ça allait râler. Le vent ébouriffa ses cheveux, et elle les rabattit en arrière de sa main valide.

Tia se souvenait vaguement d'avoir déjà vu Elsholz en cours, mais elle n'y avait pas prêté grande attention, pour tout avouer. Cette fille donnait l'impression qu'on l'apercevait que lorsqu'elle le désirait et pas autrement. C'était une étrange sensation. Elle semblait si sûre d'elle. Remarquez, Tia avait aussi un certain panache, mais cette fille, c'était différent. Comme si elle contrôlait intégralement sa vie.

- Tu as séché pour une raison particulière?

Etant donné qu'elles avaient le même âge, et étaient dans la même "génération" d'élèves, Matze aurait dû être en cours avec elle. Mais cela ne l'étonnait pas qu'elle sèche. Après tout, une grande majorité de la population de Poudlard séchait un cours sur deux. Excepté ces adorables Serdaigle, mignons tout pleins et voulant décrocher de bons diplômes.

- J'aurai mieux fait de faire pareil, tiens...

Ca lui aurait évité bien des tracas... dont une perte de sang terrible, cette jolie cicatrices, un teint pâle comme la mort et autres joyeusetés. Tant pis.

par **Matze Elsholz** Dim 15 Nov - 20:33

Je suivis Tia en dehors de la serre, et la laissait refermer la porte. Elle était définitivement sortie d'affaire, son pas n'était pas hésitant, et à part une légère paleur et ses petites cicatrices au poignet, on pourrait croire qu'il ne lui était rien arrivé. Bon, je lui aurais certes déconseillé d'aller disputer un match maintenant, mais sinon, rien à signaler.
Il y avait encore plus de vent et de neige que quand j'étais entrée dans la serre. Mais je n'avais pas froid. je n'avais jamais froid, de toutes façons...

- Tu as séché pour une raison particulière?

*Grillée*

Effectivement, j'aurais dû être en cours en même temps qu'elle. Mais ce matin, quelques bribes de mon passé m'étaient revenues, indépendamment de ma volonté. Quand ça arrivait, je n'avais pas envie d'être entourée d'autres élèves. Je m'isolais, le plus souvent avec un livre, pour essayer d'oublier. Je n'aimais pas me souvenir, et depuis que j'étais consciente d'être une sorcière, j'avais tout fait pour me protéger de mes souvenirs. De l'occlumencie personnelle quoi. J'avais enfermé mon passé dans un coin de ma tête que moi-même n'arrivait pas à lire, et ça me convenait parfaitement. Mais parfois, comme ce matin, un morceau de souvenir s'échappait de sa cage et venait squatter mes pensées conscientes. Oh comme je haïssais ça...
Cela dit, je n'avais pas encore l'intention d'en dire trop à Sawyer. Un petit mensonge était donc de rigueur.

- J'aurai mieux fait de faire pareil, tiens...

- J'étais plongée dans un bouquin génial, j'ai pas fait gaffe à l'heure. Mais comme j'm'en fous pas mal de la botanique, ça ne m'a pas dérangée plus que ça. Quant à toi, si ça peut te consoler, dis-toi que si tu avais séché, tu n'aurais peut-être pas croisé le Papa Noël en route.

Notez bien l'humour à la con pince sans rire surtout !
Je voulais en savoir plus sur elle. Elle dégageait quelque chose d'étrange, que je ne savais pas définir. Comme une éspèce de "repousse humain", bien que je doutais qu'elle soit aussi solitaire que moi.

- De toutes façons, personne n'aurait remarqué que je séchais si je ne t'avais pas croisée, pas même Chourave. Question d'habitude.

Je n'étais pas née avec le don d'éloquence, et je ne savais pas quoi lui dire, quoi lui demander. Je me sentais un peu con en fait. Un peu beaucoup même.
Je me décidai enfin à ouvrir la bouche sans que ce ne soit pour répondre à une question...

- Alors c'est toi, la fameuse Tia Sawyer. Tu sais que ta réputation te précède?

*Allez, un petit sourire pour la forme, j'voudrais pas qu'elle croie que je dis ça pour la provoquer*

par **Tia M. Sawyer** Dim 15 Nov - 21:47

Tia plissa les yeux. Elle mentait. Mais elle passa sur ça pour sourire à la plaisanterie d'Elsholz. Elle laissa couler un petit silence avant que Matze ne rajoute quelque chose. Tia sourit. Comme elle l'avait deviné, cette fille savait se faire discrète et se faire oublier, comme (Tia le supposait) elle savait s'imposer et montrer son autorité. Elle lui plaisait. Surtout la dernière phrase, alors là... ça c'était la classe, un bon léchage de bottes. Tia aurait pu tomber dans le panneau si on ne lui avait pas déjà fait le coup cent fois.

- En effet, c'est moi. Et oui, je sais que j'ai une super réputation. Je crois que rares sont les personnes désirant m'approcher.

Tia eut un sourire léger, comme si ça n'avait pas d'importance. Et en effet, elle n'aimait pas spécialement la compagnie. Exceptée celle de Nora, qui était toujours amusante et agréable... et celle d'Elsholz, qui s'avérait intéressante et intriguante. Néanmoins, Tia revint sur le mensonge. Elle était certaine que Matze lui avait menti. D'une il n'y avait pas une attente aussi longue pour répondre à ce genre de question, et de deux Tia était excellente occlumens et legilimens, malgré son jeune âge. L'esprit de son interlocutrice était barricadée de façon sommaire mais efficace, Tia n'avait pas besoin d'essayer d'y entrer pour le sentir. Elle ne voulait pas y entrer, bien évidemment, chacun ses secrets, elle le sentait juste.

- Chacun ses secrets, répéta-t-elle à haute voix. Mais la raison de sécher un cours en est-il vraiment un? Enfin, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, évidemment.

Tia fit un sourire.

- Et tu me connais grâce à quoi? Ma réputation d'ici, ou bien celle de mes parents?

Le ton de la jeune fille était un peu amer sur le mot "parents". Mouais, ils n'avaient ce titre que parce qu'ils étaient ses géniteurs, ils n'avaient jamais vraiment fait office de parents. Tortionnaires, bourreaux, et quelques grossieretés leur iraient bien mieux.

par **Matze Elsholz** Dim 15 Nov - 22:09

Comme je m'en étais douté, Tia était une "repousse humain". Restait à savoir si ça concernait sa splendide réputation ou autre chose... Je pensais plutôt à autre chose. Jeter des gens dans le lac n'était pas courant, certes, mais ça ne devrait pas faire fuir le monde entier (juste les crétins). Après tout, seuls ceux qui ont quelque chose à se reprocher fuient devant la menace.

Je fis semblant de ne pas relever sa remarque sur mon mensonge. Je n'étais pas vraiment du tout prête à lui dire la vérité, et je ne tenais pas non plus à m'enfoncer dans le mensonge. Qu'elle continue de penser que je lui ai menti, ça me convenait parfaitement. Comme ça, le jour où j'aurai envie de tout lui avouer (si ce jour vient), je n'aurai qu'à admettre un petit mensonge de rien du tout, et pas une montagne.

- Et tu me connais grâce à quoi? Ma réputation d'ici, ou bien celle de mes parents?

A sa façon de prononcer le mot "parents", j'avais tout de suite senti qu'elle était allergique à cette notion. Comme ça on était deux. Moi qui n'en avais pas eu, et elle qui, manifestement, ne les portait pas dans son coeur. Et puis, je ne laissais pas mes oreilles trainer partout, et personne n'avait eu la bonté de m'éclairer sur la famille de Tia, donc, autant ne pas m'éterniser sur le sujet...

- Oh tu sais, moi et la famille... On n'est pas obligés de suivre les traces de nos parents non plus, on a droit à une personnalité propre ! Non non, j'ai entendu parlé de personnes qui auraient eu des expériences, disons, lacustres, après t'avoir cherché des noises. Je dois avouer que j'aime bien l'idée. La seule chose que je ne comprends pas, Sawyer, c'est pourquoi ça fait peur... Après tout, pour ne pas atterrir dans le lac, suffirait de pas te faire chier... Non?

*Hey Sawyer, chacun ses secrets, mais le tien m'énerve !!*

Voilà, j'avais fait mon monologue de l'année. Plus de trois phrases d'affilée à la même personne, bravo. J'avais envie de continuer à discuter avec elle, mais à quel sujet?

par **Tia M. Sawyer** Lun 16 Nov - 21:30

Lacustres... Tia eut un léger rire. Oui, elle aimait envoyer les gens dans le lac, les regarder en sortir l'air furieux et tout dégoulinant. Le seul problème, c'était qu'il n'y avait besoin que d'un coup de baguette pour se sécher. Dans ce cas, elle n'avait qu'à le remettre dedans et puis voilà. Elle acquiesça en poussant un soupir:

- Ah, si tout le monde pensait comme toi et cessait ainsi de me faire chier, comme tu dis. Ça m'arrangerait autant que le calmar géant qui doit en avoir marre de recevoir de la visite.

Tia fit un sourire amusé. En effet, le Calmar n'était pas dérangé que tous les 36 du mois. Elle se demandait parfois si un jour il ne réagissait pas, mais elle se raisonnait en se disant que ce molusque n'avait pas plus de cerveau qu'un Poufsouffle... Ce qui n'était pas peu dire. Le silence revint un peu alors que les deux tournaient et marchaient en direction du lieu de prédilection de Tia, dont elles parlaient un peu plus tôt: le lac.

- Toi, tu as l'air de réussir à te faire discrète... les gens ne doivent pas trop t'embêter.

Elles tournaient autour du pot. Tia le sentait, Elsholz voulait savoir quelque chose. Tia aussi voulait percer les secrets de cette étrange Serpentard au regard sombre, et il était inutile de continuer encore à faire une conversation banale et sans vraiment d'intérêt pour les deux vipères. La jeune Sawyer choisit soigneusement ses mots avant de s'asseoir contre son chêne favori, repliant un genoux et posant son bras dessus.

- Bon... inutile de tourner autour du pot, n'est-ce pas? Pêchons les informations...

La jeune fille sourit, et elle commença à triturer un brin d'herbe, l'arrachant et faisant après des noeuds avec.

- J'te propose un jeu. Tu me poses une question, je te pose une question, et on a le droit à tous les commentaires que l'on désire sur les réponses de l'autre.

Tia n'avait pas manqué de remarquer la tendance ironique qu'avait Matze, ni la lueur dans ses yeux qui prouvait qu'elle se retenait de balancer une vanne. Ou en tout cas qu'elle pensait à une. Tia ne se retenait que rarement, mais lorsqu'elle le faisait, c'était que la remarque était trop gentille. Ça y allait franco sur les Poufsouffle, d'ailleurs. Il faudrait penser à se calmer un peu, ou tous les jaunes & noirs allaient se retourner contre elle...

par **Matze Elsholz** Lun 16 Nov - 22:14

Je gardais le silence pendant que Tia me répondait et ajoutait des remarques à propos du Calmar et de ma discrétion... Quand je n'avais rien à dire, je ne disais rien. Je ne comprenais d'ailleurs pas les gens qui ressentaient le besoin de répondre systématiquement à chaque phrase qu'on leur adressait, même si c'était pour ne rien dire. En effet, j'avais compris qu'il suffisait de ne pas la faire chier pour rester au sec. Le Calmar, je m'en fichais pas mal. Quant à ma discrétion, je ne pouvais la nier, alors à part dire "Oui, tu as raison", il ne servait à rien d'ouvrir la bouche.

Tout en marchant, nous nous dirgeâmes vers le lac. Ca devait être un relfexe inconscient de ma compagne de promenade. Ce qui me fit penser qu'elle n'avait pas plus que moi l'esprit tranquille.

*Alors toi aussi, tu attends quelque chose de moi...*

Elle me conduisit jusqu'à un chêne, au pied duquel elle s'assit. Je posai mon posterieur en face d'elle. Ce qui nous permettait de se voir les yeux dans les yeux, là où aucun secret ne reste longtemps secret. Je ne savais toujours pas comment lui faire cracher le morceau sans en dire trop sur moi, mais je finirais bien par trouver l'idée du siècle.

- Bon... inutile de tourner autour du pot, n'est-ce pas? Pêchons les informations...

Pour ce qui me sembla être la millième fois depuis que je l'avais rencontrée, je ne pus m'empêcher de sourire.

*Alors on en est là... Toi non plus, tu ne sais pas comment en savoir plus sur moi sans te dévoiler un peu...*

- J'te propose un jeu. Tu me poses une question, je te pose une question, et on a le droit à tous les commentaires que l'on désire sur les réponses de l'autre.

*On pourrait jouer à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" aussi...*

A sa façon de jouer et torturer un pauvre brin d'herbe innocent, je devinai que j'avais vu juste : Tia avait elle aussi des choses à me demander. Si c'était aussi dur pour elle que ça l'était pour moi de parler d'égal à égal avec un autre être humain, je ne pouvais que la comprendre. Et seule mon envie fulgurante de garder le contrôle de la situation m'empêchait de triturer un brin d'herbe à mon tour.

- Ouais, pourquoi pas... Seule condition : pas de mensonge. Je joue pas si c'est pour qu'on triche et qu'on sorte de là encore plus ignorantes l'une de l'autre qu'avant de se connaitre.

Point positif : mentir en se regardant droit dans les yeux allait être difficile. On saurait vite si on peut ou non se faire confiance. J'étais prête à lui dire beaucoup de choses que personne ne savait, si c'était un échange et non pas une décalaration unique.
Je pensais déjà à la première question que j'allais bien pouvoir lui poser... Mais la seule qui me traversait l'esprit n'était pas la trouvaille de l'année en terme d'ingéniosité et d'originalité... Enfin bref, qui vivra verra, comme on dit.

par **Tia M. Sawyer** Mar 17 Nov - 19:34

Tia sourit d'un air étrangement mystérieux. Mentir, elle? Ben voyons, personne ne voyait l'auréole au-dessus de son épaule?? Trêve de plaisanteries. La jeune fille haussa vaguement les épaules.

- Evidemment, ça allait de soi.

Elle poussa un léger soupir, attendant qu'Elsholz commence. Ne le faisant pas, elle dit, souriante:

- J'commence.

Elle réfléchit un instant. Qu'est-ce qu'elle pouvait demander à Matze? Après tout... rien dans les paroles de son interlocutrice ne lui avait mis la puce à l'oreille. Ah, si... le pourquoi elle n'était pas venue en cours. Ca, ça l'intéressait. Mais c'était presque mesquin de le demander alors qu'Elsholz avait habilement évité une réponse. Voyons voyons... ce n'était pas écrit dans son contrat qu'elle devait être sympa, obligeante, et de poser les questions qu'il fallait. Nan nan, c'était écrit "sois vilaine, psychopathe, rapproche toi de tes ennemis pour t'en faire des amis et frapper au bon moment, ne fais confiance à personne, ne mange pas de brocolis". Donc...

- Pourquoi n'étais-tu pas en cours ce matin? Je sais, je me répète. La vieillesse, sans doute...

Tia était presque curieuse de savoir les questions que voudrait lui poser Elsholz. Qu'avait-elle laissé transparaître? Tia ne cachait pas grand-chose. Sa famille était composée uniquement de mangemorts, c'était un fait et tout le monde le savait en réalité. Elle ne cachait que son statut de loup-garou, et cela ne pouvait pas réellement se voir comme ça, Matze n'avait donc ainsi rien pu deviner... Normalement, pour un cerveau normal. Cette fille était-elle une mutante? De toute façon, malgré sa promesse, Tia n'était pas sûre de dire qu'elle était atteinte de lycanthropie. Cela faisait peur à beaucoup de gens. Et trop étaient déjà au courant... pas bon pour elle, ça.
De plus, même si elle se contrôlait étrangement bien lors des pleines lunes, cela pouvait arriver qu'elle dérape. Et si une personne qui connaissait ce secret s'amusait à aller la voir près du Saule Cogneur, comme ce Tom Irwish? Qu'elle dérapait? Tout partirait dans une mauvaise direction. Et si Nora, au courant, pensait que Tia se contrôlait trop bien?? Elle préférait ne même pas y penser...

par **Matze Elsholz** Mar 17 Nov - 21:07

- Evidemment, ça allait de soi.

Si ça coulait de source, pour moi en tous cas, je n'aurais pas mentionné ce détail. Mais je m'abstins de tout commentaire. J'attendai, à la fois soucieuse de formuler correctement ma question, et curieuse de savoir ce que Sawyer avait à me demander qui l'interessait tant.
Elle soupira et déclara (enfin) qu'elle commençait.

*Je sens que ça va me plaire*

- Pourquoi n'étais-tu pas en cours ce matin? Je sais, je me répète. La vieillesse, sans doute...

Je haussai légèrement les sourcils, de surprise bien sûr. Je savais bien évidemment qu'elle n'avait pas gobé mon histoire de bouquin passionant (bien que ce fut une partie de la vérité), mais je ne m'attendais pas au retour si rapide de cette question. Je me retrouvai donc très vite au pied du mur... Elle avait dit qu'elle ne mentirait pas, mais le ferait-elle vraiment? Je n'avais pas envie de dévoiler mes "activités remémoratives" à quelqu'un si c'était pour lui donner une arme contre moi. Car bien sûr, parler de ça l'amènerait forcément à me demander pourquoi (et comment) ces choses m'arrivent...
Malgré ma présence dans la maison des Serpents, je n'étais pas fourbe. Ca me fatiguait. Je ne me voyais pas mentir alors que j'avais moi-même parlé de ça... Que faire? Je regardai cette Tia Sawyer droit dans les yeux, et décidai enfin d'essayer de dire la vérité.

- La vieillesse n'est pas une excuse à l'obstination... Enfin bon, si c'est ce que tu veux vraiment savoir... Il m'arrive parfois d'être... dérangée, à défaut d'un autre mot, par des pensées indésirables. Ca me rend tout à fait irritable, je ne supporte aucun contact humain. Alors je prends un bouquin, que j'ai déjà lu une centaine de fois, c'est toujours le même, et je m'enferme dans mon monde pour faire taire ces saloperies... Voilà, tu as ta réponse. Un commentaire?

Je n'avais pas envie de finir agressivement, mais je ne pus m'en empêcher. Ca ne me plaisait pas du tout d'avoir à dire ça, et j'espérais que Sawyer était assez intélligente pour comprendre que ladite agressivité n'était pas contre elle, et qu'elle signifiait juste "j'aime pas avoir à dire ça"...
Dans une forme de "vengeance", la question que j'allais lui poser m'apparut d'une logique implacable.

- A mon tour, si j'ai bien compris, et je n'en doute pas. Je sais, d'expérience personnelle, qu'une grande tendance à mordre, ou à jeter des gens dans le lac, vient d'une profonde peur de soi-même... Alors Sawyer, pourquoi as-tu peur de toi?

par **Tia M. Sawyer** Mer 18 Nov - 18:48

Tia attendit patiemment que le monologue intérieur d'Elsholz soit fini, pour qu'elle finisse par répondre à sa question. Elle sourit légèrement à la mention de son obstination, puis fronça légèrement les sourcils. Des pensées parasites? Venant de la propre tête de Matze? Ca c'était gênant. Elle se barricadait elle-même ou quoi? Contre quoi se protégeait-elle? Elle dû ralentir son flot de questions intérieures. Ce n'était pas son tour. Elle répondit à la négative:

- Nan, pas de commentaires.

A nouveau, un petit flottement, avant que la question d'Elsholz n'arrive. Un éclair de fureur passa fugacement dans les prunelles noires de Tia lorsqu'elle l'entendit.. Elle dû se mordre la langue pour ne pas répliquer, envoyer dans le lac, et partir aussitôt, comme à son habitude. Elle inspira calmement. Maîtresse d'elle-même, Tia l'était même tellement que sa métamorphose était toujours contrôlée. Mais le dire, avouer, c'était comme se déchirer elle-même. Elle ne voulait pas en parler. Mais Tia, en règle générale, ne promettait jamais rien. Elle n'avait pas promis au sens propre, mais quasi. Et lorsqu'il lui arrivait de faire des promesses, elle les tenait... ainsi, ce fut avec un dégoût palpable dans sa voix, un dégoût destiné à elle-même et peut-être à celui qui l'avait mordue, qu'elle lâcha:

- Parce que je suis malade. Une maladie qui fait peur. J'aimerai ne pas la nommer. J'ai néanmoins répondu à ta question.

La jeune Sawyer avait trouvé un moyen d'échapper, peut-être pour seulement quelques instants, à la réponse. Mais si Elsholz voulait savoir, elle le saurait, la prochaine question serait sans doute "quelle est ta maladie?". Ainsi, Tia serait obligée de parler de lycanthropie, de recevoir des regards effrayés, et de devoir menacer de tuer si elle en parlait. La routine... à elle de poser une question, désormais. Sawyer ne réfléchit pas longtemps. Néanmoins, elle arrangea les mots dans sa tête avant de poser la question, pour éviter de paraître inutilement grossière:

- Quand t'es-tu enfermée dans ta propre tête?

Si les déductions de Tia étaient bonnes, et il y avait de grandes chances qu'elles le soient, la réponse l'importait beaucoup. Elle aurait voulu ajouter "Et pourquoi l'as-tu fait?" mais se souvint à temps qu'elle n'avait qu'une question et referma sa bouche à moitié ouverte, comme un poisson.

par **Matze Elsholz** Jeu 3 Déc - 21:50

Je ne pus qu'avoir conscience du combat intérieur que mena Sawyer pendant quelques secondes. Ainsi, j'avais "tapé dans le mille", comme on dit...

*Voilà Tia, on est ex-aeco, tu me poses une question génante, je t'en pose une... Auras-tu le cran de répondre?*

Si j'avais été une autre personne, je pense que j'aurais immédiatement fui devant le regard noir de mon interlocutrice. Mais j'étais moi, et Elsholz ne fuit pas, encore moins sans avoir obtenu ce qu'elle voulait. Malgré tout, je me préparai à une attaque, aussi bien verbale que physique. Prudence est mère de sûreté...

*Oh, après tout, une petite baignade dans le lac ne me ferait pas de mal, voyons... Alors Sawyer, décide-toi ou je me tire voir ailleurs si j'y suis*

Puis elle répondit... Au ton de sa voix, je crus un instant qu'elle m'en voulait d'avoir demandé ça, mais comme je restai au sec en face d'elle, c'est qu'il y avait autre chose derrière son dégout. A mon (humble) avis, Tia Sawyer n'était pas du genre à répondre avant de frapper, ni même à s'imposer un comportement raisonnable au lieu de la violence. Donc, si elle avait voulu me tuer, je serais déjà morte... et sans avoir eu de réponse.

Une maladie... Qu'elle ne voulait pas nommer...

*Oh Sawyer, ne me dis pas que...*

J'allais devoir la jouer intelligemment si je ne voulais pas transformer notre relation en une chose conflictuelle. Ce n'était pas mon but...

- Quand t'es-tu enfermée dans ta propre tête?

*Aaaaah, ça c'est une bonne question Tia, une très bonne question*

Je réfléchis une seconde. Si mes doutes étaient fondés, si ma passionnante lecture habituelle ne me trahissait pas, je n'avais plus aucune raison de me cacher. Déjà parce que Sawyer m'était de plus en plus sympathique, malgré tout. Et ensuite parce que quoi qu'il arrive et même si nous devions devenir ennemies, ce qu'elle saurait sur moi n'aurait aucun poids face à ce que je commençais à deviner sur elle. Je décidai alors de jouer totalement franc jeu.

Le sourire qui s'afficha sur mes lèvres me sembla être un du genre géné... Mais je ne l'effaçai pas aussitôt.
- Je dois avouer que si je m'en souvenais, ça voudrait dire que je n'ai pas réussi... Mais je ne veux pas que tu croies que j'essaie d'éluder la question. J'imagine que j'ai commencé dès que j'ai pris conscience qu'il m'était possible de le faire...

J'aurais pu en rester là. J'avais répondu à sa question du mieux que je le pouvais. Mais une telle réponse m'aurait frustrée si elle m'avait été donnée, et je ne voulais surtout pas la frustrer... Pas avec la série de questions que j'allais lui poser ensuite. Alors j'ajoutai :

- Mes premiers souvenirs conscients et décidés remontent à mon premier jour ici. Avant ça, j'ai gardé le jour de la réception de ma lettre d'admission, et uniquement ce jour. Sinon, je me souviens de chaque infime seconde que j'ai passée dans cette école. Le reste m'est interdit d'accès... et je ne cherche plus à le découvrir.

Avec ça, elle avait un train d'avance sur moi. J'espérais que ça suffirait à lui faire comprendre que je ne l'agressais pas. J'espérais qu'elle commençait à suffisamment me deviner pour savoir à quel point mon effort était considérable.

Et c'était à mon tour de lui poser une question.

*Surtout, Elsholz, ne l'agresse pas !*

Bien sûr, j'aurais pu (ou dû) lui demander directement de quelle maladie il s'agissait. Mais dans mon souci de ne pas la brusquer, je me rendis compte immédiatement que puisqu'elle avait déclaré ne pas vouloir la nommer, je devais la respecter et ne pas lui imposer de le faire.

- A mon tour alors... Depuis quand es-tu...malade?

par **Tia M. Sawyer** Ven 4 Déc - 20:08

Tia vit avec une horreur dissimulée un éclair de compréhension passer sur le visage d'Elsholz. Enfer et damnation, combien serait au courant de son mal à la fin de la semaine? Sawyer avait le don de discuter avec des personnes soient suicidaires, soient perspicaces. Trop injuste (les références à Calimero la classe --'). Pour un peu, elle aurait boudé. Et pas qu'un peu! Elle prit un air légèrement renfrogné, qui devint rapidement intéressé lorsque Matze reprit la parole.

- Je dois avouer que si je m'en souvenais, ça voudrait dire que je n'ai pas réussi... Mais je ne veux pas que tu croies que j'essaie d'éluder la question. J'imagine que j'ai commencé dès que j'ai pris conscience qu'il m'était possible de le faire...

Tia fronça les sourcils. Quoi? Elle n'allait pas en savoir plus? Elle s'apprêtait à protester ou à bouder sérieusement, lorsque, contre toute attente, Elsholz reprit la parole, lui donnant des informations complémentaires
La jeune fille devint songeuse. Matze ne se souvenait plus de rien avant son admission. Avait-elle vécu des choses si horribles que son cerveau avait décidé de les supprimer, ou en tout cas de les cacher suffisamment bien pour qu'elle n'y ait pas du tout accès? Tia remarqua que l'heure n'était plus au jeu. C'était presque devenu des confidences. Notez le presque.

- A mon tour alors... Depuis quand es-tu...malade?

Tia la remercia intérieurement de ne pas l'avoir obligée à nommer sa "maladie" bien que l'air intelligent de la Serpentard lui montrait qu'elle n'allait pas tarder à le découvrir seule. La jeune Sawyer haussa les épaules avant de répondre.

- Depuis que j'ai neuf ans. A la mort de mes parents.

Pour faciliter la tâche d'Elsholz, elle aurait pu dire "Faut pas se balader les nuits de pleines lunes et tenter de toucher Greyback!!" mais c'était inutile. Tia arracha quelques brins d'herbes du sol. Elle réfléchit un instant, puis se décida:

- Une nuit. La maladie m'est tombée dessus, boum. Comme un cauchemar plein de poils et de dents...

Tia eut un rire amer. A elle de poser une question, après ce rajout d'informations. Après tout, Elsholz lui avait dit plus qu'il n'en fallait, aussi l'avait-elle imitée. Pas dans un souci de perfection, c'était elle qui était parfaite, mais peut-être dans un étrange souci d'égalité.

- Ta perte de mémoire... ça veut dire que tu ne sais pas qui est ta famille, qui sont tes parents?

Pour Tia, bien qu'elle n'ai jamais aimé ses propres parents, ou même sa famille entière ,cela aurait été affreux de ne pas connaître son ascendance, douter de la "pureté de son sang", ou autres...

par **Matze Elsholz** Ven 4 Déc - 20:53

J'avais été bien inspirée de donner une réponse plus complète à Sawyer. Elle avait compris le message. Néanmoins, tout me portait à croire qu'elle se faisait violence pour continuer cet..."entretien". Et je la respectai encore plus pour ça. Je savais d'expérience personnelle que ce n'était pas facile du tout de décider de parler quand tout en soi hurlait au meurtre. Peut-être même n'y avait-il rien de plus difficile.

- Depuis que j'ai neuf ans. A la mort de mes parents.
- Une nuit. La maladie m'est tombée dessus, boum. Comme un cauchemar plein de poils et de dents...

Je m'étonnai intérieurement de tant de "précision". Je n'allais pas avoir besoin de poser trente six autres questions pour être sûre. "Comme un cauchemar plein de poils et de dents"... J'avais donc vu juste. Et ça ne me faisait pas plaisir, pour une fois. Je connaissais cette "maladie" pour l'avoir lue et relue, je la connaissais suffisamment pour ne la souhaiter à personne, pas même à mes ennemis. Je n'avais pas pitié d'elle, car je l'aurais haïe si elle avait eu pitié de moi. Non, ni pitié, ni mépris. En fait, je ne savais même pas ce que je ressentais. Je savais ce que ce n'était pas, mais je ne comprenais pas ce que c'était. Une chose que je ne savais pas exister en moi et que je me refusais à nommer.
Je laissai ma réflexion de côté pour écouter sa question.

- Ta perte de mémoire... ça veut dire que tu ne sais pas qui est ta famille, qui sont tes parents?

Là, la réponse serait plus simple à trouver. Très simple même.

- En fait, je ne le savais pas...avant. Comme je te l'ai dit, j'ai des souvenirs squatteurs qui me bouffent l'existence parfois. parmis ceux-là, quelques bribes d'histoires que l'on m'a racontées. Je sais aujourd'hui que mes parents étaient des Mangemorts, donc que je suis Sang-Pur. Je sais aussi qu'ils ont trahi le Seigneur des Ténèbres, et qu'ils en sont morts quand j'étais encore un bébé. Il parait que j'ai un frère, mais je me souviens vaguement d'une petite fille, sans pouvoir en dire plus. Ce que je ne sais pas : où j'ai grandi, qui était la personne avec qui je vivais, quel prénom m'avaient donné mes parents. Et bien sûr, je n'ai aucune idée de la raison qui m'a poussée à tout oublier.

Je n'avais même plus de difficultés à dire tout ça. Sawyer ne m'apparaissait plus comme une potentielle ennemie, mais comme une égale. Pour la première fois de ma vie consciente, je ne me sentais ni supérieure ni inférieure à une personne. Paradoxalement, connaître le secret "repousse humain" de cette fille me rapprochait d'elle. Je ne la considérais pas du tout comme un monstre, bien au contraire.
A cet instant, je compris quel était ce sentiment étrange que j'avais en moi. Compassion... De la pitié sans aucun goût amer quoi...
Et ça, je devais le lui faire comprendre. Il ne fallait pas qu'elle me considère comme une tête à abattre juste parce que je savais ce qu'elle était.

- Ecoute, je suis une Serpentarde. Mais je ne méprise ni les Moldus, ni les Sang-Mêlés. Mon mépris n'existe que pour la connerie. Je ne comprends pas de quel droit mon sang ferait de moi quelqu'un de meilleur qu'un autre. Pourquoi je te dis ça? Parce qu'à ce titre, je ne comprendrai jamais en quoi un sorcier serait supérieur à un lycan. Il me semble ne pas me tromper si je dis qu'on ne choisit pas délibéremment d'être mordu, on n'a pas le choix, on subit. Ou on meurt. Et à mes yeux, il n'y a rien de plus lache que de se laisser mourir. Bref, j'pense que tu m'as comprise.

Je laissai un moment s'écouler. Pour qu'elle puisse écouter ce qu'elle venait d'entendre. Et pour que je puisse voir dans ses yeux si elle comptait me détruire ou non. Cette fois, je ne devinais pas à l'avance ce qui allait se passer.

A peine quelques secondes plus tard, je repris la parole, avec le sourire...
*Faut pas faire durer le silence trop longtemps, ça agresse, le silence, c'est vilain*
- Comment se fait-il que tu m'aies fait confiance?

par **Tia M. Sawyer** Jeu 10 Déc - 23:13

Tia s'étonna un bref instant de la facilité avec laquelle Elsholz se confiait désormais. Une sorte de confiance innée semblait se tisser entre les deux. Etrange. Ce qui était dommage mais évident, c'était que Matze ne se souvienne pas de ce qui lui avait fait perdre la mémoire. Mais comme elle le disait; évident.

Ce qui était étrange, c'était que Tia ne voyait aucune lueur effrayée, de pitié, ou hargneuse voire méprisante dans le regard d'Elsholz. Rien de tout cela. C'en était presque dérangeant. Quelqu'un qui n'a pas peur des loups-garous? Etrange. Même le "courageux" Irwish avait tremblé en la voyant, de plus, elle avait été sous sa forme lupine. Même Nora avait eut un éclair de peur dans le regard avant l'acceptation et que son amitié prenne le dessus. Alors pourquoi Elsholz, qui ne la connaissait pas, que Tia pourrait manger toute crue au petit déjeuner de minuit, n'avait pas peur d'elle?

Tia trembla violemment à la mention du mot "lycan". Lycan, lycanthrope, loup-garou, être de la nuit, fils de la lune. Ils avaient tant de noms, pour résumer à une chose: bête mi homme (ou mi femme dans ce cas), mi-loup, qui n'aurait qu'une pensée en voyant un humain, un soir de pleine lune: casse-croûte.

Se laisser mourir, Tia? Non, pas à ce point. Elle avait trop de chose à vivre malgré sa condition. Elle entendait le point de vue de la Serpentard, l'acceptait, mais ne le comprenait pas. Certes, on subissait le fait d'être un loup-garou, mais on faisait du mal aux autres après coup, sans le vouloir. Tia devrait être fâchée, peut-être. Furieuse, même, qu'on lui parle aussi librement de cela, qu'on cite la maladie, et surtout, qu'Elsholz fasse comme si elle comprenait machin. Au lieu de ça, Tia serra les dents pour éviter de pleurer. Parce qu'elle se sentait trop en confiance avec son interlocutrice c'était mauvais. Elle avait trop dit, trop raconté. Après un très court silence, elle eut droit à sa question:

- Comment se fait-il que tu m'aies fait confiance?

Tia prit un faux air étonné.

- Je te fais confiance, moi? Ah bon. Ah, oui, c'est comme ça qu'on appelle le fait que je te raconte, ou te suggère, mon... statut? D'accord. Alors... pour te répondre franchement, je n'en sais rien. Mais toi aussi, tu m'as fait confiance. J'en sais pas mal sur toi. Sûrement plus que tout le monde réunit dans cet établissement, je me trompe?

Sawyer eut un léger sourire, avant de se lever et de s'étirer.

- Fin des questions. Je resterai bien pour parler encore des heures avec toi mais... je dois avoir quelques heures de retenues à remplir, et une salle de classe à saccager. On se revoit en enfer?

Tia agita la main d'un air faussement guilleret et enfantin avant de s'éclipser rapidement, d'un pas félin et décidé vers le château. Elle repassait la conversation depuis le début. En tremblait. Quelque chose lui disait qu'elle reverrait rapidement Matze Elsholz... et plus tôt qu'elle ne le pensait.

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