Réflexion [PV Terminé]

Hermione ressentait un besoin impératif de s'éloigner un temps de ses amis. Elle qui était d'ordinaire plutôt sociable et toujours à leur écoute, elle commençait à saturer. La Gryffondor avait l'impression de n'être que l'oreille qui écoutait leurs histoires et leurs plaintes. Elle avait le sentiment que ses amis, que pourtant elle adorait, abusaient de ses qualités d'écoute et de conseil. On la sollicitait sans cesse pour parler seul à seul de sentiments, avoir des conseils ... Hermione mettait un point d'honneur à aider ses amis du mieux qu'elle le pouvait, mais elle en arrivait à s'oublier elle-même. Elle en était au point ou elle avait adopté un moment de solitude quotidien, quasi rituel, au sommet d'une des tours du château. Elle s'asseyait et contemplait la vue par l'une des grandes fenêtres au vitres parfaitement propres. Les elfes de maison, pensait-elle avec amertume.
Elle avait besoin de ce moment, pour se reposer de sa fatigue grandissante, et pour garder une entente optimale avec ses amis. L'une des choses qu'elle craignait était de les perdre. Elle voulait à tout prix éviter de se brouiller avec eux, mais elle aurait aimer qu'on s'intéresse à elle dans un rôle autre que celui de la confidente.
Elle était donc en train de gravir les hautes marches en pierre usées par le temps et les pas de ce tous ceux qui les avait foulées de leur pieds de la tour ouest de Poudlard. On pouvait y contempler le parc, et l'on apercevait même le village de Pré-au-Lard, au loin. Au bout de quelques instants, Hermione arriva en haut de la tour. Elle entra dans la salle circulaire qu'on trouvait au sommet de chaque tour, et fut surprise de voir que quelqu'un s'y trouvait déjà. La seule personne qu'elle avait rencontrée ici lors que ses escapades solitaires était le Baron Sanglant. Elle devait d'ailleurs avouer qu'elle n'était pas rassurée de se retrouver seule avec lui. Heureusement, il était parti dès qu'il l'avait vue, dans un lugubre cliquetis de chaînes métalliques.
Elle s'approcha un peu de l'inconnue, n'osant la déranger.

La jeune fille se retourna lentement. Hermione pouvait voir l'écusson sur sa poitrine qui indiquait qu'elle était à Poufsouffle. Elle commença à détailler Hermione de la tête aux pieds, sans chercher à s'en cacher. Ce regard inquisiteur, qui donnait l'impression de passer aux rayons X, mettait Hermione mal à l'aise. Elle leva les yeux au ciel, exaspérée par l'attitude de cette fille. Elle lui jeta ensuite un bref coup d'œil, et reconnu Alana Ethiene Souza, avec qui elle avait plusieurs cours communs. Elle étaient tous deux préfètes, mais ne se côtoyaient jamais.
Alana releva le regard vers le visage d'Hermione, puis lui dit d'un ton acerbe :

- Tiens, tiens ... Mais qui voilà ... Une Sang de Bourbe !

Hermione haussa un sourcil, surprise. Au bout de 6 années à Poudlard, elle s'était habituée aux basses insultes des Serpentard sur son sang prétendument inférieur au leur, et ne prenait même plus la peine de la répondre, bien que cela lui faisait mal. En revanche, dans la bouche d'une Poufsouffle, ces paroles blessantes semblaient déplacées, tant les membres de cette maison étaient réputés pour leur douceur et leur gentillesse.
Cette insulte fut l'insulte de trop : cette fois, Hermione décida de ne pas se laisser faire. Elle répliqua d'une voix glaciale, à laquelle elle n'était pas habituée.

- Je préfère être une Sang-de-Bourbe qu'une sorcière ratée ...

Elle jeta un regard dédaigneux à Alana, attendant la réplique qui allait survenir à coup sûr, prête à répliquer.

Hermione jeta un regard noir à la jeune fille. Elle, une sorcière ratée ? Elle détestait se vanter, mais il fallait reconnaître qu'elle était douée en magie. Très douée même, selon certains professeurs. Elle détestait qu'on mette en doute ses capacités, elle qui devait se battre pour prouver que son sang n'influait pas ses aptitudes magiques. Elle glissa une main dans sa poche, et serra sa baguette à s'en faire blanchir les jointures. Elle sentait sous ses doigts la douceur du bois poli qu'elle avait nettoyé et lustré il y a peu de temps.

- Ce qui est bien dans ton cas, c'est que tu n'as rien à prouver : les gens n'attendent strictement rien de toi, ils savent que tu es une incapable !

Elle lui lança un regard narquois. Prise au jeu des répliques acerbes, elle ne pouvait plus s'arrêter. Les réponses aux attaques verbales fusaient de sa bouche, sans même qu'elle les ait réfléchies. Elle attendit la prochaine réplique d'Alana, la main toujours serrée sur sa baguette en bois de vigne.

Hermione hallucinait. Elle devait être dans un rêve - plutôt un cauchemar -, et allait se réveiller d'une minute à l'autre. Malheureusement, elle ne dormait pas. Alana venait bien d'énoncer une théorie des plus idiotes sur la prétendue supériorité de son sang. Hermione, comme sonnée, mit un temps à répondre. Les mots de la Poufsouffle défilaient dans sa tête, la blessant un peu plus à chaque fois.
Reprenant ses esprits, bien déterminée à ne pas se laisser faire, elle répondit d'une voix qu'elle voulait dédaigneuse.

- Tu feras bien de te plonger un peu dans les livres, ça te remplirait un peu la tête ... Tu veux voir si je suis une sorcière ratée ? Très bien ...

Elle serra encore plus fort sa baguette dans sa poche, prête à la sortir.

- Je te propose un duel. On verra bien qui est ratée.

Elle regarda la Poufsouffle d'un air de dégoût. Elle ne comprenait pas comment on pouvait avoir des préjugés aussi arrêtés. Elle était bien décidé à prouver que les nés-moldus - elle haïssait l'appellation Sang-de-Bourbe - valaient autant que les autres sorciers. Elle en avait plus qu'assez de se faire constamment rabaissé, et tout cela à cause de son sang. Etait-il si différent de celui qui coulait dans les veines de ceux au sang prétendu pur ? Cette idiote de Poufsouffle était l'étincelle qui avait mis le feu au poudres de la rancœur d'Hermione.

Hermione sortit prestement sa baguette de sa poche, dans un mouvement fluide de sa robe de sorcière. Elle desserra un peu la pression de ses doigts, devenus à présent d'un blanc pâle. Elle avait prévu un duel certes pas amical, mais où elle ne tenterait pas non plus de faire du mal à Alana. Mais après quelle celle-ci eut mis en doute son statut de sorcière, elle n'avait plus beaucoup de scrupules. Elle préparait un plan d'attaque et de défense dans sa tête, prête à parer n'importe quel sort envoyé par l'idiote de Poufsouffle qui lui faisait face.
Les deux jeunes filles étaient effectivement face à face, leurs baguettes dans les mains, prêtes à être tendue en direction de l'adversaire, se regardant les yeux dans les yeux. Hermione pris la vanne puérile et blessante d'Alana pour un accord à commencer le duel, et d'un geste rapide, mais précis, tendit sa baguette devant elle.

- Expelliarmus !

Alana fut projetée à quelques mètres de là, heurtant le mur en tombant. Sa baguette était loin d'elle. Hermione, qui n'avait elle pas bougé d'un millimètre, ne souriait pas, le visage fermé par la concentration. Elle jeta un regard dédaigneux en direction de la Poufsouffle. Elle était prête à agir, quelque soit la réaction de son adversaire.

Hermione esquiva la première riposte de son adversaire. Elle n'eut pas le temps de s' écarter de la trajectoire de l'autre maléfice envoyé par Alana, mais, dans un réflexe instinctif, elle brandit sa baguette en direction de la Poufsouffle.

- Protego !

Le sort fut bloqué à temps par le Sortilège du Bouclier. Hermione ne s'accorda pas une seule seconde de répit. Elle réfléchissait à toute vitesse, pour ne pas se faire devancer par Souza.

- Bloclang !

Ainsi, la Poufsouffle serait obligée de lancer des sorts informulés, ce qui lui prendrait beaucoup plus de temps et d'énergie, si toutefois elle y parvenait. Cela laissait de plus le temps à Hermione de prévoir quels sorts elle allait jeter, et comment parer les attaques de son adversaire, à qui elle sourit d'un air hypocrite. Prends toi ça ... qui est la ratée ? pensa-t-elle.

Hermione se fit bêtement avoir par Souza, qui n'était d'ailleurs pas si Poufsouffle que ça. Elle ne peut éviter son maléfice, et sentit des furoncles répugnants lui pousser sur la peau. Elle n'eut pas le temps de répliquer, la jeune fille s'étant déjà lâchement enfuie en courant comme une dératée. Hermione, tout en pestant mentalement contre cette idiote, tenta de s'ôter ces immondes furoncles du corps.

Finite Incantatem !

Elle dû s'y reprendre à plusieurs fois, mais les furoncles finir par disparaître totalement. Elle soupira, descendit de la tour d'un pas rapide, ruminant sa colère face à tant de lâcheté. Elle retrouverait Souza, et terminerait ce duel dans les règles de l'art.
Pour le moment, elle se dirigeait vers sa salle commune, retrouver ses amis.