Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
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Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
J'attendis, comme toujours, qu'Eleonore ait poussé un ronflement bruyant pour repousser mes couvertures. J'étais calme. Aucun signe de nervosité, mon visage était impassible. Toute habillée, je descendis à la salle commune, en espérant vaguement qu'il n'y ait pas un abruti genre Malefoy ou l'autre nouveau que j'avais croisé la dernière fois, avachi devant le feu. J'aurai forcément des questions, et le meilleur moyen serait de répliquer salement. Et boum, dans leur tête. Mais à ma grande satisfaction, le feu se mourrait tranquillement avec personne pour l'observer. Je sortis dans les cachots, et ne put retenir un bref claquement de dents avant de reprendre l'entier contrôle de mon corps. Il faisait en effet plus frais dès que l'on sortait de la salle commune. Mais une Sawyer ne s'incline pas et ne montre pas de signe de faiblesse, même face à un élément aussi impitoyable que le froid.
Resserrant tout de même ma cape autour de moi (un à zéro pour le froid) je rejoignis l'infirmerie. Là, Pomfresh m'emmena dehors, restant près de moi comme si j'allais brusquement me transformer et la manger. Cette situation me faisant penser avec ironie à "sort le chien avant qu'il pisse partout". Etant donné que mon statut de lycanthrope me donnait des origines canines, cela m'allait à merveille. Il ne va sans dire que le premier qui me traite de clébard passe sous le lac et n'en ressort pas.
Dehors, le froid était pire que dans les cachots. Mais avec Pomfresh près de moi, hors de question que je montre un signe de faiblesse. Aussi, les dents serrées pour les empêcher de claquer, laissant le vent ouvrir brusquement mon manteau sans me crisper, j'avançai fièrement, alors que l'infirmière grelottait et bredouillait des "il fait froid". Elle ne méritait même pas mon regard, aussi méprisant soit-il.
Arrivés près du Saule Cogneur, elle me jeta un rapide coup d'oeil et me souhaita bonne chance, avant de retourner vers le château. Je sortis ma baguette, mes doigts bleuissant aussitôt de froid, et une branche alla appuyer contre le noeud du Saule Cogneur. L'arbre immobilisé, je me glissais sous ses racines et m'enfonçais dans la noirceur du chemin guidant à la Cabane Hurlante. Saleté de chemin. Pendant plus de trois quarts d'heure, je marchai sans discontinuer. Sous ma forme de loup-garou, j'en sortirais plus rapidement. Arrivée enfin dans le coeur de la Cabane, je dédaignais les chaises cassées que je connaissais bien, et me déshabillai entièrement, malgré le froid qui mordait et mon corps qui protestait en tremblant sans que je ne puisse l'arrêter. Mais rapidement, la transformation eut lieu. J'eus mal. Comme a chaque fois. Je fus tordue, je poussai des cris atroces. J'épargnerai les détails aux âmes sensibles.
Tout est-il qu'au bout de deux minutes de ce traitement inhumain, mes sens furent soudain bien plus aiguisés. Y aurait pas autant de poils, de crocs, et l'air fou, j'aurai bien voulu être comme ça tout le temps.
L'avantage d'être moi, excepté le fait d'être exceptionnelle, intelligente, rapide, rusée, maligne, et surtout modeste, c'était que j'avais été tellement habituée à me contrôler que me transformer, sans être une partie de plaisir, ne me dérangeait plus. Je me contrôlais parfaitement, aussi, comme toujours, m'autorisais-je cette sortie hors du Saule.
Ma fourrure m'empêchait d'avoir froid. Autre avantage, sans doute. Mais sans cette malédiction, je n'aurai pas eu à sortir de mon dortoir pour avoir froid, aussi la fourrure n'était-elle plus indispensable. Cherchez ma logique.
Je me baladai, un peu partout. En réalité, je m'ennuyais. La Forêt Interdite m'était désormais si connue que je pourrai en reconnaître le sixième caillou sur la gauche du chemin après la droite du repaire des Acromentules. Un peu d'action. J'aurai voulu... ch'ais pas, un lapin qui me cherche des noises, que je le tue pour le plaisir!
Faute de lapin, et faute de noise, je me retrouvai brusquement face à face avec une silhouette. Mon coeur désormais lupin cessa de battre un bref instant avant de reprendre furieusement. Je la connaissais, elle me connaissait, en gros, nous nous connaissions.
C'est alors que choisis mon cerveau pour déconnecter. La partie animale prit le dessus. Il n'y avait plus de "je" car "je" était confinée dans sa propre tête. La bête qui était moi poussa un cri terrible.
Matze Elsholz. J'hurlais en silence "NON! Pas toi, pas maintenant, pas ici. COURS!" mais aucun son humain ne franchit mes lèvres. Sans plus attendre, je (ou pas) me jetai sur ma connaissance Serpentard, connaissance que j'appréciais et, chose rare, à qui j'avais confié de mon plein gré mon secret.
Aujourd'hui, elle en faisait les frais, songeais-je alors que mes crocs s'enfonçaient dans la chair tendre de son épaule.
Resserrant tout de même ma cape autour de moi (un à zéro pour le froid) je rejoignis l'infirmerie. Là, Pomfresh m'emmena dehors, restant près de moi comme si j'allais brusquement me transformer et la manger. Cette situation me faisant penser avec ironie à "sort le chien avant qu'il pisse partout". Etant donné que mon statut de lycanthrope me donnait des origines canines, cela m'allait à merveille. Il ne va sans dire que le premier qui me traite de clébard passe sous le lac et n'en ressort pas.
Dehors, le froid était pire que dans les cachots. Mais avec Pomfresh près de moi, hors de question que je montre un signe de faiblesse. Aussi, les dents serrées pour les empêcher de claquer, laissant le vent ouvrir brusquement mon manteau sans me crisper, j'avançai fièrement, alors que l'infirmière grelottait et bredouillait des "il fait froid". Elle ne méritait même pas mon regard, aussi méprisant soit-il.
Arrivés près du Saule Cogneur, elle me jeta un rapide coup d'oeil et me souhaita bonne chance, avant de retourner vers le château. Je sortis ma baguette, mes doigts bleuissant aussitôt de froid, et une branche alla appuyer contre le noeud du Saule Cogneur. L'arbre immobilisé, je me glissais sous ses racines et m'enfonçais dans la noirceur du chemin guidant à la Cabane Hurlante. Saleté de chemin. Pendant plus de trois quarts d'heure, je marchai sans discontinuer. Sous ma forme de loup-garou, j'en sortirais plus rapidement. Arrivée enfin dans le coeur de la Cabane, je dédaignais les chaises cassées que je connaissais bien, et me déshabillai entièrement, malgré le froid qui mordait et mon corps qui protestait en tremblant sans que je ne puisse l'arrêter. Mais rapidement, la transformation eut lieu. J'eus mal. Comme a chaque fois. Je fus tordue, je poussai des cris atroces. J'épargnerai les détails aux âmes sensibles.
Tout est-il qu'au bout de deux minutes de ce traitement inhumain, mes sens furent soudain bien plus aiguisés. Y aurait pas autant de poils, de crocs, et l'air fou, j'aurai bien voulu être comme ça tout le temps.
L'avantage d'être moi, excepté le fait d'être exceptionnelle, intelligente, rapide, rusée, maligne, et surtout modeste, c'était que j'avais été tellement habituée à me contrôler que me transformer, sans être une partie de plaisir, ne me dérangeait plus. Je me contrôlais parfaitement, aussi, comme toujours, m'autorisais-je cette sortie hors du Saule.
Ma fourrure m'empêchait d'avoir froid. Autre avantage, sans doute. Mais sans cette malédiction, je n'aurai pas eu à sortir de mon dortoir pour avoir froid, aussi la fourrure n'était-elle plus indispensable. Cherchez ma logique.
Je me baladai, un peu partout. En réalité, je m'ennuyais. La Forêt Interdite m'était désormais si connue que je pourrai en reconnaître le sixième caillou sur la gauche du chemin après la droite du repaire des Acromentules. Un peu d'action. J'aurai voulu... ch'ais pas, un lapin qui me cherche des noises, que je le tue pour le plaisir!
Faute de lapin, et faute de noise, je me retrouvai brusquement face à face avec une silhouette. Mon coeur désormais lupin cessa de battre un bref instant avant de reprendre furieusement. Je la connaissais, elle me connaissait, en gros, nous nous connaissions.
C'est alors que choisis mon cerveau pour déconnecter. La partie animale prit le dessus. Il n'y avait plus de "je" car "je" était confinée dans sa propre tête. La bête qui était moi poussa un cri terrible.
Matze Elsholz. J'hurlais en silence "NON! Pas toi, pas maintenant, pas ici. COURS!" mais aucun son humain ne franchit mes lèvres. Sans plus attendre, je (ou pas) me jetai sur ma connaissance Serpentard, connaissance que j'appréciais et, chose rare, à qui j'avais confié de mon plein gré mon secret.
Aujourd'hui, elle en faisait les frais, songeais-je alors que mes crocs s'enfonçaient dans la chair tendre de son épaule.
Dernière édition par Tia M. Sawyer le Mar 26 Jan - 22:13, édité 1 fois
Tia M. Sawyer- Admin implacable | 6ème année | Capitaine & Poursuiveur
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Je sortis dans le jardin en claquant la porte. La maison puait, et il valait mieux que je m'éloigne de sa propriétaire si je ne voulais pas finir ma vie à Azkaban. Ce n'était pas une femme gentille dans l'ensemble, mais je faisais avec. Je le gérais même plutôt bien. Mais parfois, elle me rendait dingue !
Quelques minutes avant, tout allait presque bien, elle me parlait de mes parents, ils s'appelaient Till et Loreen. Puis je lui avait demandé quel était mon prénom, puisqu'elle m'appelait toujours par mon nom de famille, même quand elle était dans ses bons moments. Elle me regarda longuement, et en un instant, je sus qu'elle avait encore basculé. Ses yeux avaient changé, sa bouche s'était affaissée, ses mains se crispaient...
"Mais qu'est-ce que ça peut te faire d'avoir un prénom? T'as pas assez de ton nom déjà? Oh et puis tu m'emmerdes là ! Si j'avais su, je n'aurais jamais accepté de te garder, tu ne m'apporteras que des ennuis ! Tu m'emmerdes, tu m'emmerdes, tu..."
Je m'éloignai rapidement, pour couper court à cette folie, et pour me retenir de la détruire sur place.
Je traversai le jardin à grands pas, il fallait que je voie Joan... Mais au-delà de la grille d'entrée, je tombai net sur un néant profond. Il n'y avait rien, absolument rien ! Je tombai dans le vide, et tombai et tombai et tombai et...
--------
Je me réveillai en sueur. Ma tête allait sûrement exploser. Je mourais de chaud, mais ma peau était glacée. Et cette fichue envie de vomir ! Je savais qu'elle ne me lacherait pas tant que je n'aurais pas vidé mon estomac. Merlin, ce que j'avais envie de pleurer !!!
Parmi toutes les crises que je pouvais faire, je détestais par-dessus tout celles que je faisais dans mon sommeil, car il m'était impossible de les bloquer ou de les contrôler un minimum. Impossible aussi d'essayer de penser à autre chose. Je ne pouvais rien faire. Je dormais, je revivais un souvenir, je me réveillais avec l'envie de mourir. Point. Si j'avais eu un autre endroit que cette école où aller, je crois que j'aurais pu tuer une de mes camarades de rage, et aller me planquer tout le reste de ma vie. Mais je devais absolument me contrôler sur ce point.
Je me levai et m'habillai sans bruit. Je sortis du dortoir et de la salle commune. je ne savais pas où j'allais aller, mais je devais bouger. Jamais je n'avais tant regretté de ne pas avoir d'ami. Personne à réveiller pour parler, personne avec qui me taire pour tuer le temps... Seule...
Je commençai par m'arrêter aux toilettes pour vomir. Je ne me sentis pas mieux pour autant, la migraine persistait, et elle persisterait encore pendant des heures, je n'en doutais pas.
Alors que j'errais de couloir vide en couloir vide, je me demandai pourquoi ses souvenirs ne restaient pas aux oubliettes. Comment était-il possible que tout ce que j'avais mis à l'écart dans ma propre tête décide de ressurgir comme ça? Que je fasse une crise de temps en temps, je pouvais le comprendre, mais là, ça devenait inquiétant. J'en avais déjà fait une la veille, et trois jours avant aussi. Merlin, j'étais en colère contre moi-même, parce que mes protections ne fonctionnaient plus aussi bien. Bientôt, je serais obligée de me souvenir pourquoi je m'étais donné tant de mal pour oublier. Bientôt, tout ça n'aura servi à rien...
La colère retomba d'un coup quand je compris enfin qu'elle n'était "que" de la peur. Oui, je me devais de l'admettre, j'étais terrorisée à l'idée de savoir ce qui avait cloché dans ma vie. Si j'en étais arrivée à tout oublier, il y avait bien une raison. Ca devait être atroce...
Je me sentais toujours aussi mal, j'avais besoin de prendre l'air. Une petite virée dans le parc me remettrait sûrement sur pieds. Je m'approchai d'une fenêtre, pour voir comment était la lune. Je n'oublliais pas Sawyer, et je faisais toujours attention à ne pas sortir les nuits de pleine lune.
*Tiens, Sawyer, j'aurais sûrement pu la réveiller tout à l'heure, elle aurait compris je pense*
A l'instant même où je regardais le ciel, mon crane explosa. Je fus aveugle pendant une fraction de seconde, mes genoux se dérobèrent sous moi. Je me forçai à me relever, je ne trouvai pas la lune et couru dehors, à l'air libre. Mon cerveau semblait s'être transformé en bouillie de lave en fusion, je crus sincèrement mourir... Enfin...
Je marchai et marchai encore, sur la pelouse du parc, attendant la fin. Qui ne vint pas. A sa place, un cri déchirant vrilla ce qu'il restait de ma tête.
"JOAAAAAAAAAAAAAAAAAN"
Merlin, ce cri ne venait pas de dehors, mais de l'intérieur même de mon esprit.
"JOAN NOOOOOON"
Il fallait que ça s'arrête, pitié.
Une seconde plus tard, la première chose qui me frappa fut la pleine lune qui sortit d'un énorme nuage.
La seconde chose qui me frappa fut... Sawyer, ou plutôt la version lycan de Sawyer. Je n'eus de temps que pour une seule pensée :
*Me voilà nez à nez avec la seule personne que je voulais voir ce soir. Faites attention à ce que vous souhaitez, ça pourrait bien arriver*
Quand ses crocs se plantèrent dans mon épaule, je perdis tout contrôle.
*La voilà, la fin que j'attendais tant, la voilà enfin... Joan... j'arrive*
Noir
Quelques minutes avant, tout allait presque bien, elle me parlait de mes parents, ils s'appelaient Till et Loreen. Puis je lui avait demandé quel était mon prénom, puisqu'elle m'appelait toujours par mon nom de famille, même quand elle était dans ses bons moments. Elle me regarda longuement, et en un instant, je sus qu'elle avait encore basculé. Ses yeux avaient changé, sa bouche s'était affaissée, ses mains se crispaient...
"Mais qu'est-ce que ça peut te faire d'avoir un prénom? T'as pas assez de ton nom déjà? Oh et puis tu m'emmerdes là ! Si j'avais su, je n'aurais jamais accepté de te garder, tu ne m'apporteras que des ennuis ! Tu m'emmerdes, tu m'emmerdes, tu..."
Je m'éloignai rapidement, pour couper court à cette folie, et pour me retenir de la détruire sur place.
Je traversai le jardin à grands pas, il fallait que je voie Joan... Mais au-delà de la grille d'entrée, je tombai net sur un néant profond. Il n'y avait rien, absolument rien ! Je tombai dans le vide, et tombai et tombai et tombai et...
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Je me réveillai en sueur. Ma tête allait sûrement exploser. Je mourais de chaud, mais ma peau était glacée. Et cette fichue envie de vomir ! Je savais qu'elle ne me lacherait pas tant que je n'aurais pas vidé mon estomac. Merlin, ce que j'avais envie de pleurer !!!
Parmi toutes les crises que je pouvais faire, je détestais par-dessus tout celles que je faisais dans mon sommeil, car il m'était impossible de les bloquer ou de les contrôler un minimum. Impossible aussi d'essayer de penser à autre chose. Je ne pouvais rien faire. Je dormais, je revivais un souvenir, je me réveillais avec l'envie de mourir. Point. Si j'avais eu un autre endroit que cette école où aller, je crois que j'aurais pu tuer une de mes camarades de rage, et aller me planquer tout le reste de ma vie. Mais je devais absolument me contrôler sur ce point.
Je me levai et m'habillai sans bruit. Je sortis du dortoir et de la salle commune. je ne savais pas où j'allais aller, mais je devais bouger. Jamais je n'avais tant regretté de ne pas avoir d'ami. Personne à réveiller pour parler, personne avec qui me taire pour tuer le temps... Seule...
Je commençai par m'arrêter aux toilettes pour vomir. Je ne me sentis pas mieux pour autant, la migraine persistait, et elle persisterait encore pendant des heures, je n'en doutais pas.
Alors que j'errais de couloir vide en couloir vide, je me demandai pourquoi ses souvenirs ne restaient pas aux oubliettes. Comment était-il possible que tout ce que j'avais mis à l'écart dans ma propre tête décide de ressurgir comme ça? Que je fasse une crise de temps en temps, je pouvais le comprendre, mais là, ça devenait inquiétant. J'en avais déjà fait une la veille, et trois jours avant aussi. Merlin, j'étais en colère contre moi-même, parce que mes protections ne fonctionnaient plus aussi bien. Bientôt, je serais obligée de me souvenir pourquoi je m'étais donné tant de mal pour oublier. Bientôt, tout ça n'aura servi à rien...
La colère retomba d'un coup quand je compris enfin qu'elle n'était "que" de la peur. Oui, je me devais de l'admettre, j'étais terrorisée à l'idée de savoir ce qui avait cloché dans ma vie. Si j'en étais arrivée à tout oublier, il y avait bien une raison. Ca devait être atroce...
Je me sentais toujours aussi mal, j'avais besoin de prendre l'air. Une petite virée dans le parc me remettrait sûrement sur pieds. Je m'approchai d'une fenêtre, pour voir comment était la lune. Je n'oublliais pas Sawyer, et je faisais toujours attention à ne pas sortir les nuits de pleine lune.
*Tiens, Sawyer, j'aurais sûrement pu la réveiller tout à l'heure, elle aurait compris je pense*
A l'instant même où je regardais le ciel, mon crane explosa. Je fus aveugle pendant une fraction de seconde, mes genoux se dérobèrent sous moi. Je me forçai à me relever, je ne trouvai pas la lune et couru dehors, à l'air libre. Mon cerveau semblait s'être transformé en bouillie de lave en fusion, je crus sincèrement mourir... Enfin...
Je marchai et marchai encore, sur la pelouse du parc, attendant la fin. Qui ne vint pas. A sa place, un cri déchirant vrilla ce qu'il restait de ma tête.
"JOAAAAAAAAAAAAAAAAAN"
Merlin, ce cri ne venait pas de dehors, mais de l'intérieur même de mon esprit.
"JOAN NOOOOOON"
Il fallait que ça s'arrête, pitié.
Une seconde plus tard, la première chose qui me frappa fut la pleine lune qui sortit d'un énorme nuage.
La seconde chose qui me frappa fut... Sawyer, ou plutôt la version lycan de Sawyer. Je n'eus de temps que pour une seule pensée :
*Me voilà nez à nez avec la seule personne que je voulais voir ce soir. Faites attention à ce que vous souhaitez, ça pourrait bien arriver*
Quand ses crocs se plantèrent dans mon épaule, je perdis tout contrôle.
*La voilà, la fin que j'attendais tant, la voilà enfin... Joan... j'arrive*
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Matze Elsholz- 6ème année
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
[Tia n'est qu'une pathétique petite chose XD]
Mon esprit était embrumé, je ne percevais rien en percevant tout. En réalité, je savais ce qu'il se passait, j'avais conscience du sang d'Elsholz sur mes crocs, dans ma bouche, de sa chair tendre déchirée par mes soins, mais je ne l'acceptais pas, comme si j'évoluais dans un rêve étrange. Elle ne bougeait pas. Ne bougeait plus. Allais-je la tuer? Enfin, le "moi" qu'était cette chose prenant le dessus? J'étais comme un spectateur de la scène, comme si je n'y participais pas. En réalité, je n'avais pas l'impression d'y participer. La partie animale qui avait pris le dessus sur mes sens semblait m'avoir expulsée de mon propre corps. Je flottais en dehors et je regardais. Sans pouvoir rien faire. Mon cerveau, comment dirais-je? caput ne répondait plus à rien. J'avais l'impression de me mouvoir dans un rêve étrange. Mais il fallait que je cesse cela. Que je prenne le dessus. Je ne m'inclinerais pas. Moi, Tia Sawyer, laisser mourir une personne que j'appréciais, et la laisser mourir par ma faute? Certains doivent se dire que mes paroles ne sont pas très Serpentard et sonnent faux dans ma bouche. En effet, je suis égoïste, et indisciplinée, moqueuse et ironique, désintéressée et hautaine, parfois méprisante. Il n'empêche. J'ai également un esprit de contradiction énorme. Ce fut sur cette pensée que je parviens à reprendre le contrôle. La bête laissa place à mon vrai "moi". Je m'écartais aussitôt de Matze, pâle humaine qui s'écroula sur le sol, engluée dans son propre sang.
Je ne pouvais rien faire. Pas moi-même, et, sous ma forme de lycanthrope, j'aurai l'air fine, à entrer dans le château, à essayer de me faire comprendre. Une pointe de culpabilité se ficha dans mon coeur, alors que je regardais un liquide brunâtre pénétrer dans la blessure d'Elsholz. Je l'avais condamnée. Désormais, elle serait comme moi, un rejet de la population, une fille crainte, un loup-garou. Ce n'était pas ma faute: elle n'avait qu'à pas sortir les soirs de pleine lune, surtout en sachant mon secret. Mais je n'aurai pas dû sortir du Saule Cogneur. Finalement, c'était ma faute, inutile d'essayer de rejeter cela sur Matze. Je pivotai, et mon corps puissant s'arqua alors que je poussai un hurlement infiniement triste vers le ciel. Rongée par le remord et la culpabilité, des sentiments qui m'étaient alors quasiment inconnus, je restai plantée là, à regarder Elsholz se vider de son sang. Il fallait qu'elle se réveille; mais je n'osais pas la toucher. De peur de lui faire plus mal encore. Mon regard n'était plus du tout lupin ou quoi que ce soit. C'était mon habituel regard noir, ténébreux, mais avec des lueurs tristes, pour une fois.
Une heure passa alors que je me flagellai moi-même pour cette inconscience. Être sortie du Saule ce soir-là était la pire erreur de ma vie. J'avais condamné quelqu'un à être comme moi, à devoir supporter les lunes sans rechigner. Une personne que j'appréciais. Qui aurait sans doute pu devenir une amie? Qui sait. Désormais, tout cela était inutile.
Je m'interrogeai alors sur les raisons de la sortie nocturne d'Elsholz. Avait-elle été traversée de ses pensées parasites, de ses souvenirs remontant à la surface? Avait-elle fait une découverte capitale? Si elle mourait aujourd'hui, elle ne saura jamais rien de son passé; et ce serait ma faute. Je posai alors ma patte griffue sur son épaule blessée, profondément lacérée, et appuyai. La douleur la réveillerait-elle? Je l'espérais.
Mais sans aucun effet. Alors je retirai ma mai... euh, ma patte, toute pleine de sang, en attendant encore. Une heure passa à nouveau, et je fis demi-tour jusqu'au Saule Cogneur. Attendant la fin de la nuit. Je passai mes nerfs sur une chaise qui n'avait rien demandé. Elle se retrouva détruite si rapidement! Ma force était colossale.
Et enfin, le lever du jour. Faible, rosé, le ciel fit disparaître la lune, et je redevins moi-même. Avec la douleur en prime. J'enfilai mes vêtements fiévreusement. Pomfresh allait arriver. Trouver Elsholz. J'allais être renvoyée de l'école pour avoir enfreint les règles de Dumbledore, soit: rester dans le Saule et ne pas en sortir. Je courus dans le tunnel, le plus rapidement possible, et me retrouvai à l'air libre.
- Matze!!!
Je me précipitai vers elle. Cette fois, ça y était; je pleurai devant le désastre que j'avais moi-même commis.
- Elsholz, réveille-toi! Réveille-toi, bon sang!
Je la secouai, en arrachant ma ceinture pour faire un garrot autour de son bras. Ma baguette, comme toujours, était sur ma table de chevet. Je risquais de la briser avec mes transformation. Et je n'osais pas toucher à celle de la jeune fille évanouie.
- Réveille-toi!
Mon esprit était embrumé, je ne percevais rien en percevant tout. En réalité, je savais ce qu'il se passait, j'avais conscience du sang d'Elsholz sur mes crocs, dans ma bouche, de sa chair tendre déchirée par mes soins, mais je ne l'acceptais pas, comme si j'évoluais dans un rêve étrange. Elle ne bougeait pas. Ne bougeait plus. Allais-je la tuer? Enfin, le "moi" qu'était cette chose prenant le dessus? J'étais comme un spectateur de la scène, comme si je n'y participais pas. En réalité, je n'avais pas l'impression d'y participer. La partie animale qui avait pris le dessus sur mes sens semblait m'avoir expulsée de mon propre corps. Je flottais en dehors et je regardais. Sans pouvoir rien faire. Mon cerveau, comment dirais-je? caput ne répondait plus à rien. J'avais l'impression de me mouvoir dans un rêve étrange. Mais il fallait que je cesse cela. Que je prenne le dessus. Je ne m'inclinerais pas. Moi, Tia Sawyer, laisser mourir une personne que j'appréciais, et la laisser mourir par ma faute? Certains doivent se dire que mes paroles ne sont pas très Serpentard et sonnent faux dans ma bouche. En effet, je suis égoïste, et indisciplinée, moqueuse et ironique, désintéressée et hautaine, parfois méprisante. Il n'empêche. J'ai également un esprit de contradiction énorme. Ce fut sur cette pensée que je parviens à reprendre le contrôle. La bête laissa place à mon vrai "moi". Je m'écartais aussitôt de Matze, pâle humaine qui s'écroula sur le sol, engluée dans son propre sang.
Je ne pouvais rien faire. Pas moi-même, et, sous ma forme de lycanthrope, j'aurai l'air fine, à entrer dans le château, à essayer de me faire comprendre. Une pointe de culpabilité se ficha dans mon coeur, alors que je regardais un liquide brunâtre pénétrer dans la blessure d'Elsholz. Je l'avais condamnée. Désormais, elle serait comme moi, un rejet de la population, une fille crainte, un loup-garou. Ce n'était pas ma faute: elle n'avait qu'à pas sortir les soirs de pleine lune, surtout en sachant mon secret. Mais je n'aurai pas dû sortir du Saule Cogneur. Finalement, c'était ma faute, inutile d'essayer de rejeter cela sur Matze. Je pivotai, et mon corps puissant s'arqua alors que je poussai un hurlement infiniement triste vers le ciel. Rongée par le remord et la culpabilité, des sentiments qui m'étaient alors quasiment inconnus, je restai plantée là, à regarder Elsholz se vider de son sang. Il fallait qu'elle se réveille; mais je n'osais pas la toucher. De peur de lui faire plus mal encore. Mon regard n'était plus du tout lupin ou quoi que ce soit. C'était mon habituel regard noir, ténébreux, mais avec des lueurs tristes, pour une fois.
Une heure passa alors que je me flagellai moi-même pour cette inconscience. Être sortie du Saule ce soir-là était la pire erreur de ma vie. J'avais condamné quelqu'un à être comme moi, à devoir supporter les lunes sans rechigner. Une personne que j'appréciais. Qui aurait sans doute pu devenir une amie? Qui sait. Désormais, tout cela était inutile.
Je m'interrogeai alors sur les raisons de la sortie nocturne d'Elsholz. Avait-elle été traversée de ses pensées parasites, de ses souvenirs remontant à la surface? Avait-elle fait une découverte capitale? Si elle mourait aujourd'hui, elle ne saura jamais rien de son passé; et ce serait ma faute. Je posai alors ma patte griffue sur son épaule blessée, profondément lacérée, et appuyai. La douleur la réveillerait-elle? Je l'espérais.
Mais sans aucun effet. Alors je retirai ma mai... euh, ma patte, toute pleine de sang, en attendant encore. Une heure passa à nouveau, et je fis demi-tour jusqu'au Saule Cogneur. Attendant la fin de la nuit. Je passai mes nerfs sur une chaise qui n'avait rien demandé. Elle se retrouva détruite si rapidement! Ma force était colossale.
Et enfin, le lever du jour. Faible, rosé, le ciel fit disparaître la lune, et je redevins moi-même. Avec la douleur en prime. J'enfilai mes vêtements fiévreusement. Pomfresh allait arriver. Trouver Elsholz. J'allais être renvoyée de l'école pour avoir enfreint les règles de Dumbledore, soit: rester dans le Saule et ne pas en sortir. Je courus dans le tunnel, le plus rapidement possible, et me retrouvai à l'air libre.
- Matze!!!
Je me précipitai vers elle. Cette fois, ça y était; je pleurai devant le désastre que j'avais moi-même commis.
- Elsholz, réveille-toi! Réveille-toi, bon sang!
Je la secouai, en arrachant ma ceinture pour faire un garrot autour de son bras. Ma baguette, comme toujours, était sur ma table de chevet. Je risquais de la briser avec mes transformation. Et je n'osais pas toucher à celle de la jeune fille évanouie.
- Réveille-toi!
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Je me sentais mourir et ça ne me dérangeait pas. Je n'avais jamais attendu grand chose de la vie de toutes façons. Le seul ennui, c'était que mon barrage cérébral lachait, et mes souvenirs m'envahissaient malgré moi. Je me rappelais de trop de choses maintenant, et ça me faisait un mal de chien...
Joan, Joan... Elle était tout pour moi.
*Je me souviens maintenant, Sawyer, je me souviens quand j'ai commencé à tout effacer ! C'était quand Joan est partie...*
FLASHBACK
J'ai 6 ans. Je suis en train de jouer dans le jardin de Joan. Sa mère m'a dit qu'elle allait bientôt rentrer, et que je pouvais l'attendre ici. Je prépare notre "village", comme ça on pourra commencer dès qu'elle sera là. J'empile les cubes pour faire des maisons, et j'aligne les batonnets pour faire les habitants. J'entends une voiture et je vois Joan arriver vers moi. Elle a l'air fatiguée mais elle me sourit, comme toujours. Elle s'asseoit près de moi, je ne dis rien. Je ne dis jamais rien, j'attends qu'elle me parle la première, c'est toujours comme ça. Elle s'asseoit à côté de moi, me regarde. Puis son sourire disparait, laissant place à des larmes au fond de ses grands yeux bleus.
- Tu sais Demitria, je vais mourir. Bientôt.
- Mais non Joan, on ne meurt pas à 6 ans. (J'ai envie de pleurer, c'est horrible)
- J'ai une maladie, grave, qu'on appelle "leucemie". Ca se soigne pas, et je vais mourir.
Je me lève d'un coup, je ne peux plus retenir mes larmes. Et la colère s'empare de moi.
- NON ! C'est impossible ! Joan, je vais devenir la plus grande sorcière du monde connu et je te soignerai ! Je te jure, je le ferai !!
Je pars en courant. Je ne veux pas rentrer chez moi en pleurant, sinon je sais que je vais recevoir une correction. "Une Elsholz ne pleure pas". Je sais, je sais. Alors je cours sans m'arrêter, je cours à ne plus savoir que mes jambes m'appartiennent encore, je cours.
FIN DU FLASHBACK
A présent, allongée par terre et baignant dans mon sang, je comprenais que mon crane rasé, ce n'était pas pour me cacher de quoi que ce soit, c'était pour Joan. Elle n'avait plus de cheveux, elle allait mourir.
Joan était morte, et j'étais en route pour la rejoindre.
C'est alors que j'entendis cette voix au fond de mon crane, cette voix que je connaissais parfaitement bien maintenant.
- Elsholz, réveille-toi! Réveille-toi, bon sang!
*Oh Sawyer... *
Instant crucial dans ma petite vie inutile. Si je me laissais partir, mourir, Sawyer s'en voudrait à vie, alors qu'elle n'était pas fautive. Mais si je me battais pour tenir le coup, je deviendrais à mon tour un loup-garou.
*Joan, aide-moi à faire ce choix, je t'en prie*
Je repris connaissance et dûs lutter pour obliger mes poumons à fonctionner à nouveau. Je n'avais pas le droit de laisser Sawyer ici et maintenant. Sûrement pas comme ça. Je n'avais pas été capable de sauver Joan. Et même si je n'avais pas la prétention de sauver Tia, je devais rester encore.
- Sawyer, dis-je alors dans un souffle, Sawyer, je crois que je vais avoir besoin de toi...
J'avais un bon milliard de choses à lui dire, mais tout se mélangeait dans ma tête. Je me sentais terriblement mal. Je savais que je n'allais pas mourir, mais je me demandais comment on pouvait survivre à tant de douleur, physique et morale.
- Tia, prends ma baguette, fais quelque chose. Je t'en prie.
Joan, Joan... Elle était tout pour moi.
*Je me souviens maintenant, Sawyer, je me souviens quand j'ai commencé à tout effacer ! C'était quand Joan est partie...*
FLASHBACK
J'ai 6 ans. Je suis en train de jouer dans le jardin de Joan. Sa mère m'a dit qu'elle allait bientôt rentrer, et que je pouvais l'attendre ici. Je prépare notre "village", comme ça on pourra commencer dès qu'elle sera là. J'empile les cubes pour faire des maisons, et j'aligne les batonnets pour faire les habitants. J'entends une voiture et je vois Joan arriver vers moi. Elle a l'air fatiguée mais elle me sourit, comme toujours. Elle s'asseoit près de moi, je ne dis rien. Je ne dis jamais rien, j'attends qu'elle me parle la première, c'est toujours comme ça. Elle s'asseoit à côté de moi, me regarde. Puis son sourire disparait, laissant place à des larmes au fond de ses grands yeux bleus.
- Tu sais Demitria, je vais mourir. Bientôt.
- Mais non Joan, on ne meurt pas à 6 ans. (J'ai envie de pleurer, c'est horrible)
- J'ai une maladie, grave, qu'on appelle "leucemie". Ca se soigne pas, et je vais mourir.
Je me lève d'un coup, je ne peux plus retenir mes larmes. Et la colère s'empare de moi.
- NON ! C'est impossible ! Joan, je vais devenir la plus grande sorcière du monde connu et je te soignerai ! Je te jure, je le ferai !!
Je pars en courant. Je ne veux pas rentrer chez moi en pleurant, sinon je sais que je vais recevoir une correction. "Une Elsholz ne pleure pas". Je sais, je sais. Alors je cours sans m'arrêter, je cours à ne plus savoir que mes jambes m'appartiennent encore, je cours.
FIN DU FLASHBACK
A présent, allongée par terre et baignant dans mon sang, je comprenais que mon crane rasé, ce n'était pas pour me cacher de quoi que ce soit, c'était pour Joan. Elle n'avait plus de cheveux, elle allait mourir.
Joan était morte, et j'étais en route pour la rejoindre.
C'est alors que j'entendis cette voix au fond de mon crane, cette voix que je connaissais parfaitement bien maintenant.
- Elsholz, réveille-toi! Réveille-toi, bon sang!
*Oh Sawyer... *
Instant crucial dans ma petite vie inutile. Si je me laissais partir, mourir, Sawyer s'en voudrait à vie, alors qu'elle n'était pas fautive. Mais si je me battais pour tenir le coup, je deviendrais à mon tour un loup-garou.
*Joan, aide-moi à faire ce choix, je t'en prie*
Je repris connaissance et dûs lutter pour obliger mes poumons à fonctionner à nouveau. Je n'avais pas le droit de laisser Sawyer ici et maintenant. Sûrement pas comme ça. Je n'avais pas été capable de sauver Joan. Et même si je n'avais pas la prétention de sauver Tia, je devais rester encore.
- Sawyer, dis-je alors dans un souffle, Sawyer, je crois que je vais avoir besoin de toi...
J'avais un bon milliard de choses à lui dire, mais tout se mélangeait dans ma tête. Je me sentais terriblement mal. Je savais que je n'allais pas mourir, mais je me demandais comment on pouvait survivre à tant de douleur, physique et morale.
- Tia, prends ma baguette, fais quelque chose. Je t'en prie.
Matze Elsholz- 6ème année
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Impuissante, j'assistai à la torture d'Elsholz. Non seulement le venin (mon venin) s'insinuait dans son corps et devait lui apporter une douleur phénoménale, mais en plus elle semblait en proie à des angoisses personnelles. Le genre que j'avais provoquées, et cela sans le vouloir. Le genre... la réalité me frappa de plein fouet, douloureuse. Très douloureuse. Matze m'avait parlé de sa mémoire défaillante, de son côté de mémoire qu'elle avait barricadé, pour se protéger elle-même. Cette barricade avait-elle cédé? Elsholz criait. Des "Joan" et d'autres paroles incompréhensibles. Qui était Joan? Je ne me sentais pas en droit de lui poser ces questions lorsqu'elle se réveillerait, car lorsqu'elle le ferait, une part d'elle serait morte. Par ma faute, parce que je suis un être haïssable. Je l'avais mordue, et je m'en voudrai à mort toute ma vie pour cet acte. Certes, j'avais une excuse, j'étais un loup-garou censé être incontrolable. Mais j'étais contrôlable. J'étais censée pouvoir rester moi en étant Elle. La Chose. Le Monstre. Mon aute Moi, d'une certaine manière, ce loup-garou qui me prenait mes pensées et que je devais maîtriser une fois par mois. Un soir par mois. Un soir horrible, terrible, douloureux. Et j'avais condamné Elsholz à vivre ce soir avec moi. A devoir se cacher comme une vulgaire bête dans cet abruti d'arbre. A renier sa condition humaine. Ca me tuait!!
Toute à mes pensées, j'hésitais encore. La sauver, certes. Courir jusqu'à l'infirmerie? Plusieurs heures s'étaient déjà écoulées depuis la morsure, ce serait impossible de faire quoi que ce soit. J'étais un être méprisable. Je n'osais même pas prendre sa baguette pour l'aider au mieux. La baguette. L'objet ultra personnel. Lorsque finalement, Elsholz sembla émerger. Je ne le remarquai que lorsqu'elle m'adressa la parole, et je manquai de sursauter. Sa tête sur mes genoux, son crâne rasé, ses yeux ouverts douloureux, je voyais tout cela, et je souffrais avec elle. Besoin de moi? J'étais trop méprisable pour aider qui que ce soit. Mais ce fut l'utilisation de mon prénom, sa demande qui me décida à me bouger. J'aquiesçai, terrifiée, et glissai la main sur la taille d'Elsholz. Moi, je mettais ma baguette là. Et elle? Je fis le tour, et trouvai finalement l'objet dans son dos. Je la tirai aussitôt. Moins maniable que la mienne. Celle que j'avais était faite pour les enchantements. Celle-là, je ne sais pas. Mais elle était plus rigide. Je me sentais mal de faire cela, comme si je pénétrai l'intimité de Matze. Marmonnant une quantité phénoménale de formule, la baguette pointée sur l'épaule d'Elsholz, je dus me concentrer plus que d'habitude pour effectuer ces sortilèges déjà complexes. Ce n'était pas ma baguette, elle m'obéissait moins. Mais finalement, le sang se tarit, les chairs se refermèrent gauchement. Je déchirai ma robe de sorcière pour la nouer autour de son épaule, de la morsure, de la blessure.
Ce ne fut qu'alors que je me rendis compte que je pleurais, que mes larmes mouillaients mes joues, mon cou, mon col. Moi, Tia Sawyer, stoïque, méprisante et au dessus de toute loi, je pleurais comme une enfant face au mal que j'avais fait. Elsholz était condamnée! Et cela commencerait le mois prochain. Il fallait aller voir Dumbledore, Pomfresh. J'allais ête renvoyée. Elle, elle serait gardée, mais devrait se planquer dans le Saule Cogneur. Après m'être rendue compte de mes larmes, celles-ci se tarirent. J'étais trop faible! Mais il fallait que je reste plus forte, que je donne une impression de force, rien que pour Elsholz que j'avais détruite. Ma voix n'était qu'un simple filet, alors que je disais:
- Oh, Matze... Elsholz, je suis si désolée. Tellement.
Je ne pensais même pas (ou alors rapidement) qu'Elsholz vivait un inédit. Tia Sawyer qui s'excusait! Beaucoup de personnes rêvaient de voir cela. Et elle y assistait en direct, avait vu mes larmes. J'avais vu sa peur. J'avais vu sa terreur alors qu'elle était semi-consciente et hurlait le prénom de cette Joan dont j'ignorais tout.
- Me pardonneras-tu un jour?
Je n'avais besoin que de cela. L'absolution. Alors sans doute pourrais-je partir de Poudlard sereine, même en sachant que j'avais détruit cette fille.
- Il faut aller voir l'infirmière. Tu te sens capable de te lever?
Je posais trop de question.
Toute à mes pensées, j'hésitais encore. La sauver, certes. Courir jusqu'à l'infirmerie? Plusieurs heures s'étaient déjà écoulées depuis la morsure, ce serait impossible de faire quoi que ce soit. J'étais un être méprisable. Je n'osais même pas prendre sa baguette pour l'aider au mieux. La baguette. L'objet ultra personnel. Lorsque finalement, Elsholz sembla émerger. Je ne le remarquai que lorsqu'elle m'adressa la parole, et je manquai de sursauter. Sa tête sur mes genoux, son crâne rasé, ses yeux ouverts douloureux, je voyais tout cela, et je souffrais avec elle. Besoin de moi? J'étais trop méprisable pour aider qui que ce soit. Mais ce fut l'utilisation de mon prénom, sa demande qui me décida à me bouger. J'aquiesçai, terrifiée, et glissai la main sur la taille d'Elsholz. Moi, je mettais ma baguette là. Et elle? Je fis le tour, et trouvai finalement l'objet dans son dos. Je la tirai aussitôt. Moins maniable que la mienne. Celle que j'avais était faite pour les enchantements. Celle-là, je ne sais pas. Mais elle était plus rigide. Je me sentais mal de faire cela, comme si je pénétrai l'intimité de Matze. Marmonnant une quantité phénoménale de formule, la baguette pointée sur l'épaule d'Elsholz, je dus me concentrer plus que d'habitude pour effectuer ces sortilèges déjà complexes. Ce n'était pas ma baguette, elle m'obéissait moins. Mais finalement, le sang se tarit, les chairs se refermèrent gauchement. Je déchirai ma robe de sorcière pour la nouer autour de son épaule, de la morsure, de la blessure.
Ce ne fut qu'alors que je me rendis compte que je pleurais, que mes larmes mouillaients mes joues, mon cou, mon col. Moi, Tia Sawyer, stoïque, méprisante et au dessus de toute loi, je pleurais comme une enfant face au mal que j'avais fait. Elsholz était condamnée! Et cela commencerait le mois prochain. Il fallait aller voir Dumbledore, Pomfresh. J'allais ête renvoyée. Elle, elle serait gardée, mais devrait se planquer dans le Saule Cogneur. Après m'être rendue compte de mes larmes, celles-ci se tarirent. J'étais trop faible! Mais il fallait que je reste plus forte, que je donne une impression de force, rien que pour Elsholz que j'avais détruite. Ma voix n'était qu'un simple filet, alors que je disais:
- Oh, Matze... Elsholz, je suis si désolée. Tellement.
Je ne pensais même pas (ou alors rapidement) qu'Elsholz vivait un inédit. Tia Sawyer qui s'excusait! Beaucoup de personnes rêvaient de voir cela. Et elle y assistait en direct, avait vu mes larmes. J'avais vu sa peur. J'avais vu sa terreur alors qu'elle était semi-consciente et hurlait le prénom de cette Joan dont j'ignorais tout.
- Me pardonneras-tu un jour?
Je n'avais besoin que de cela. L'absolution. Alors sans doute pourrais-je partir de Poudlard sereine, même en sachant que j'avais détruit cette fille.
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Je posais trop de question.
Tia M. Sawyer- Admin implacable | 6ème année | Capitaine & Poursuiveur
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Alors que je croyais perdre à nouveau connaissance, Sawyer bougea. Elle mit la main sur ma baguette et je la sentis plus que je ne la vis faire tout ce qu'elle pouvait pour m'aider à aller mieux, si tant est qu'on puisse utiliser ce terme dans cette situation.
Elle s'excusa... Une pensée furtive m'arracha alors un sourire tout aussi furtif... Sawyer s'excusait, c'était déjà grandiose, mais en plus pour une chose dont elle n'était pas fautive, ça relevait de l'exploit mondial. ... Mon sourire dut passer inaperçu, je pense. Et ce n'était peut-être pas plus mal. Je ne voulais pas qu'elle croie que je la tournais en dérision dans un moment aussi horrible. Et franchement, j'avais malheureusement autre chose à faire que sourire en cet instant crucial de ma pauvre vie.
- Me pardonneras-tu un jour?
*Oh merde, ne dis pas ça...*
Je ne voulais pas répondre, pas maintenant. Je pouvais parler, bien sûr, mais j'étais bien trop faible pour trouver la force de lui expliquer que lui pardonner m'étais impossible. Comment lui dire que je ne saurais pardonner puisque ce n'est pas de sa faute ? Je n'avais rien à faire dehors moi, surtout en sachant son histoire. Comment l'obliger à vivre avec ce remors ? Car bien entendu, ce genre de chose ne s'efface pas aussi facilement qu'un pauvre sourire. Moi, de mon côté, lui répétant sans cesse, sûrement jusqu'à la fin de nos jours, que j'étais la seule fautive. Elle, en face, ne me croyant jamais, pas même à cette fameuse "fin de nos jours" et s'en voulant pour toujours.
Quelque part, c'était pour ça que j'avais décidé de vivre. Pour ne pas la laisser mettre ma mort sur sa conscience. Alors je n'avais pas le droit de lui dire que je ne lui pardonnais pas. Et je ne pouvais décemment pas lui mentir en disant le contraire. Mentir ici et maintenant, c'était me damner, et la damnation, merci, mais j'allais en avoir ma dose mensuelle.
Oh et puis merde. Je n'étais pas partiuclièrement ravie de me souvenir de mon passé, mais Tia venait de me donner une chance de l'affronter pour de bon. Jusqu'à présent, ça avait été trop facile. J'aime pas ce souvenir ? Allez, je l'oublie. Lâche. J'avais passé ma vie à être lâche. Je voulais bien être fourbe, cruelle, glaciale, mais pas lâche, du moins pas face à moi-même. Et maintenant quoi? Mes souvenirs me sautaient à la figure, c'était atroce, mais j'allais être plus forte que ça. Ca, je le devais à la seule personne encore vivante que je pouvais appeler "amie".
Toute l'ironie de la vie m'apparut : en me faisant mordre cette nuit, j'étais devenue la faiblesse de Tia M. Sawyer, pendant qu'elle devenait ma force.
La voix de Swayer me tira de mes pensées :
- Il faut aller voir l'infirmière. Tu te sens capable de te lever?
Cette fois, je n'hésitai pas, il me semblait avoir tout compris.
- Je vais me lever, mais à une seule condition. Tu ne me laisses pas passer mes prochaines nuits de pleine lune seule ici. Tu ne les laisses pas te renvoyer de cette école.
Si quelqu'un m'avait dit ça à moi, ça n'aurait pas suffit. Alors je pris le risque d'ajouter une dernière chose.
- Je suis sérieuse Tia. Tu commences à bien me connaître je crois. Si tu quittes cette école, j'me laisse crever...
Je ne voulais surtout pas lui laisser le temps de répondre. Toute décomposée qu'elle était, Tia n'en restait pas moins impulsive. Si je lui en donnais l'occasion, elle trouverait un moyen de me parer.
Je me levai et m'appuyai sur elle pour marcher. La douleur s'était quelque peu attenuée mais restait relativement élevée. Je me sentais capable d'aller jusqu'au chateau, mais je remerciai intérieurement Merlin de ne pas avoir trop de distance à parcourir, je voulais dormir...
- J'crois que j'ai des choses à raconter, et j'crois pas avoir envie de les dire à qui que ce soit, tu me suis? ... Et au fait, je sais que c'est la question la plus nulle du monde mais... ça fait mal la tranformation?... Curiosité
Et cette fois, je pus lui sourire vraiment.
Elle s'excusa... Une pensée furtive m'arracha alors un sourire tout aussi furtif... Sawyer s'excusait, c'était déjà grandiose, mais en plus pour une chose dont elle n'était pas fautive, ça relevait de l'exploit mondial. ... Mon sourire dut passer inaperçu, je pense. Et ce n'était peut-être pas plus mal. Je ne voulais pas qu'elle croie que je la tournais en dérision dans un moment aussi horrible. Et franchement, j'avais malheureusement autre chose à faire que sourire en cet instant crucial de ma pauvre vie.
- Me pardonneras-tu un jour?
*Oh merde, ne dis pas ça...*
Je ne voulais pas répondre, pas maintenant. Je pouvais parler, bien sûr, mais j'étais bien trop faible pour trouver la force de lui expliquer que lui pardonner m'étais impossible. Comment lui dire que je ne saurais pardonner puisque ce n'est pas de sa faute ? Je n'avais rien à faire dehors moi, surtout en sachant son histoire. Comment l'obliger à vivre avec ce remors ? Car bien entendu, ce genre de chose ne s'efface pas aussi facilement qu'un pauvre sourire. Moi, de mon côté, lui répétant sans cesse, sûrement jusqu'à la fin de nos jours, que j'étais la seule fautive. Elle, en face, ne me croyant jamais, pas même à cette fameuse "fin de nos jours" et s'en voulant pour toujours.
Quelque part, c'était pour ça que j'avais décidé de vivre. Pour ne pas la laisser mettre ma mort sur sa conscience. Alors je n'avais pas le droit de lui dire que je ne lui pardonnais pas. Et je ne pouvais décemment pas lui mentir en disant le contraire. Mentir ici et maintenant, c'était me damner, et la damnation, merci, mais j'allais en avoir ma dose mensuelle.
Oh et puis merde. Je n'étais pas partiuclièrement ravie de me souvenir de mon passé, mais Tia venait de me donner une chance de l'affronter pour de bon. Jusqu'à présent, ça avait été trop facile. J'aime pas ce souvenir ? Allez, je l'oublie. Lâche. J'avais passé ma vie à être lâche. Je voulais bien être fourbe, cruelle, glaciale, mais pas lâche, du moins pas face à moi-même. Et maintenant quoi? Mes souvenirs me sautaient à la figure, c'était atroce, mais j'allais être plus forte que ça. Ca, je le devais à la seule personne encore vivante que je pouvais appeler "amie".
Toute l'ironie de la vie m'apparut : en me faisant mordre cette nuit, j'étais devenue la faiblesse de Tia M. Sawyer, pendant qu'elle devenait ma force.
La voix de Swayer me tira de mes pensées :
- Il faut aller voir l'infirmière. Tu te sens capable de te lever?
Cette fois, je n'hésitai pas, il me semblait avoir tout compris.
- Je vais me lever, mais à une seule condition. Tu ne me laisses pas passer mes prochaines nuits de pleine lune seule ici. Tu ne les laisses pas te renvoyer de cette école.
Si quelqu'un m'avait dit ça à moi, ça n'aurait pas suffit. Alors je pris le risque d'ajouter une dernière chose.
- Je suis sérieuse Tia. Tu commences à bien me connaître je crois. Si tu quittes cette école, j'me laisse crever...
Je ne voulais surtout pas lui laisser le temps de répondre. Toute décomposée qu'elle était, Tia n'en restait pas moins impulsive. Si je lui en donnais l'occasion, elle trouverait un moyen de me parer.
Je me levai et m'appuyai sur elle pour marcher. La douleur s'était quelque peu attenuée mais restait relativement élevée. Je me sentais capable d'aller jusqu'au chateau, mais je remerciai intérieurement Merlin de ne pas avoir trop de distance à parcourir, je voulais dormir...
- J'crois que j'ai des choses à raconter, et j'crois pas avoir envie de les dire à qui que ce soit, tu me suis? ... Et au fait, je sais que c'est la question la plus nulle du monde mais... ça fait mal la tranformation?... Curiosité
Et cette fois, je pus lui sourire vraiment.
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Elsholz semblait reprendre ses esprits. Mon angoisse s’atténua quelque peu. J’avais bien fait d’apprendre tous ces sortilèges de guérison. J’étais tellement désolée, le remord me rongeait la poitrine, mes yeux étaient toujours humides, mes mâchoires serrées en tentant de me raccrocher au fait que je ne l’avais pas tuée. Au fait qu’elle était envie et que… moi aussi. Je n’étais pas morte de honte. Pas morte de douleur de lui avoir causé cette même souffrance. Pas morte tout court. J’ouvris cependant grand les yeux. La laisser seule les nuits de pleine lune? J’allais être renvoyée! La suite de sa phrase tua mes phrases mort-nées. Je la regardai d’un air désolé. Comme si j’avais un quelconque pouvoir, ici. Après avoir su ce qu’il s’était passé, je serai forcément renvoyée. Mais son regard planté dans le mien me fit vaciller. Et qu’elle se laisse mourir n’était pas acceptable non plus. Je ferai plier Dumbledore, et je resterai. C’était la seule solution, et, il fallait l’avouer, le mieux pour Matze. Je voulus répondre, promettre… moi qui n’avais jamais rien promis de ma vie. Mais elle ne m’en laissa pas le temps, et je passai un bras autour d’elle pour la soutenir.
Je ne compris pas réellement ce qu’elle me disait. J’étais dans un état second. J’avais manqué de la tuer, je l’avais condamnée à une vie de douleur, et elle voulait que je reste près d’elle. Je la soutins, alors que nous marchions en direction de l’école et que je réfléchissais à ce qu’elle me disait. Elle a des choses à raconter, mais préférerait ne pas le faire? Incompréhensible. Mon esprit embrumé ne comprenait pas. Enfin bon, je ne comprenais pas. Sa question, cependant, était bien plus facile. Ma réponse fusa:
- Oui. Plus que ce soir. Plus que tu ne l’imagines. Tu as déjà eu mal, cru mourir à cause de la douleur? Le mois prochain, tu trouveras que ce n’était qu’une piqûre d’aiguille dans ton talon…
Mon ton était amer, mais je regrettai bien vite d’avoir confié cela. Ça n’allait pas la rassurer. Comme ça ne m’avait pas rassuré moi, que le guérisseur dise ça après avoir vu de ses propres yeux une transformation. Mais lui se trompait. Il ne l’avait pas vécue. Moi, oui. Et c’était encore pire que ce que je disais. Ce qui m’étonnait surtout, c’était le sourire qu’elle m’avait adressé après. Comme si c’était un sujet plaisant.
- Oh, Matze… je n’aurai jamais dû sortir du Saule cette nuit. Tout est ma faute…
Faux. Qu’est-ce qu’elle foutait dehors à cette heure là? Mais bon. C’était en effet ma faute, et même si dans mon état normal je lui aurai dit ce que je viens de penser avec un sourire et un ton narquois, je ne pouvais que le penser. Le dire serait mal vu, si ce n’est pas Elsholz elle-même, qui avait quasi mon sens de l’humour, par moi. Je m’en voudrai toute ma vie de ce que j’avais causé à mon… mince, comment pouvais-je l’appeler? Amie, si ça aurait pu être le cas un jour, ne le pourrait plus. Je ne considérerai jamais Greyback comme mon pote alors qu’il m’avait mordue, ça devait être la même chose pour elle, et je comprenais parfaitement. Ma victime? Trop glauque, même pour moi. On va dire Elsholz, d’accord? Donc je m’en voudrai toute ma vie de ce que je lui ai causé. Et même une vie entière ne sera pas suffisante pour l’absolution. Et elle ne m’avait pas dit qu’elle me pardonnerait. Je ne le mérite pas. Je suis horrible.
- Tu… il va falloir aller voir régulièrement le professeur Rogue. Il donne une potion qui fait du bien. Enfin, qui te fera du bien. Moi, je la prends pas.
Je me contrôlais suffisamment. Enfin, après cet épisode, je me demande si je ferai pas mieux de la prendre, la potion Tue-Loup…
Je ne compris pas réellement ce qu’elle me disait. J’étais dans un état second. J’avais manqué de la tuer, je l’avais condamnée à une vie de douleur, et elle voulait que je reste près d’elle. Je la soutins, alors que nous marchions en direction de l’école et que je réfléchissais à ce qu’elle me disait. Elle a des choses à raconter, mais préférerait ne pas le faire? Incompréhensible. Mon esprit embrumé ne comprenait pas. Enfin bon, je ne comprenais pas. Sa question, cependant, était bien plus facile. Ma réponse fusa:
- Oui. Plus que ce soir. Plus que tu ne l’imagines. Tu as déjà eu mal, cru mourir à cause de la douleur? Le mois prochain, tu trouveras que ce n’était qu’une piqûre d’aiguille dans ton talon…
Mon ton était amer, mais je regrettai bien vite d’avoir confié cela. Ça n’allait pas la rassurer. Comme ça ne m’avait pas rassuré moi, que le guérisseur dise ça après avoir vu de ses propres yeux une transformation. Mais lui se trompait. Il ne l’avait pas vécue. Moi, oui. Et c’était encore pire que ce que je disais. Ce qui m’étonnait surtout, c’était le sourire qu’elle m’avait adressé après. Comme si c’était un sujet plaisant.
- Oh, Matze… je n’aurai jamais dû sortir du Saule cette nuit. Tout est ma faute…
Faux. Qu’est-ce qu’elle foutait dehors à cette heure là? Mais bon. C’était en effet ma faute, et même si dans mon état normal je lui aurai dit ce que je viens de penser avec un sourire et un ton narquois, je ne pouvais que le penser. Le dire serait mal vu, si ce n’est pas Elsholz elle-même, qui avait quasi mon sens de l’humour, par moi. Je m’en voudrai toute ma vie de ce que j’avais causé à mon… mince, comment pouvais-je l’appeler? Amie, si ça aurait pu être le cas un jour, ne le pourrait plus. Je ne considérerai jamais Greyback comme mon pote alors qu’il m’avait mordue, ça devait être la même chose pour elle, et je comprenais parfaitement. Ma victime? Trop glauque, même pour moi. On va dire Elsholz, d’accord? Donc je m’en voudrai toute ma vie de ce que je lui ai causé. Et même une vie entière ne sera pas suffisante pour l’absolution. Et elle ne m’avait pas dit qu’elle me pardonnerait. Je ne le mérite pas. Je suis horrible.
- Tu… il va falloir aller voir régulièrement le professeur Rogue. Il donne une potion qui fait du bien. Enfin, qui te fera du bien. Moi, je la prends pas.
Je me contrôlais suffisamment. Enfin, après cet épisode, je me demande si je ferai pas mieux de la prendre, la potion Tue-Loup…
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Nous marchions, si tant est que marcher fut le terme exact, vers le chateau. Sawyer répondit à ma question, mais je n'écoutai pas sa réponse. J'avais une petite idée de ce qu'elle dirait de toutes façons. Sans avoir la prétention d'imaginer ce qu'une transformation pouvait faire, je SAVAIS que ce n'était pas une partie de plaisir. Cette question, je la lui avais posée juste comme ça, pour la faire parler un peu. Finalement, je sentais au plus profond de moi que je n'étais pas celle qui avait le plus besoin d'être secourue en ce moment même. Moi, je n'avais plus mal à l'épaule déjà, mais elle... Son mal ne cesserait jamais.
J'avais envie de lui expliquer que je n'en avais rien à foutre (pardon) qu'elle m'ait mordue, mais ça aurait mal dépeint ce que j'avais réellement dans le coeur. Ce n'est pas exactement que je m'en fichais, non. On ne peut pas rester de marbre en sachant qu'une longue vie de souffrances, tant physiques que psychologiques, nous attendait. Mais j'aurais voulu qu'elle sache que pour ça je ne lui en voulais pas.
Mes souvenirs "d'avant" étaient de retour, me tordaient le coeur, mais bien moins que je ne l'aurais cru. Tout s'écroulait autour de moi et je n'avais qu'une putain d'envie : secouer Sawyer comme un prunier et lui hurler de sourire parce que la vie est belle !!!
* Merde, ok, on est des foutus lycans, mais on est en vie bordel, et y a que ça qui compte aujourd'hui *
- Ecoute Tia, arrête un peu de dire que tout est de ta faute. J'aurais dû rester à l'intérieur du chateau. J'ai pas vu la lune, j'avais mal, je suis sortie voilà. Si tu veux vraiment mettre la faute sur le dos de quelqu'un, je vais te donner un nom : Tobias Elsholz ! Maintenant, je ne veux plus t'entendre t'excuser, on passe à autre chose... S'il te plait.
Je n'avais pas voulu être brusque, mais je l'avais été. Il le fallait. Je ne voulais pas que Sawyer se bouffe le cerveau avec une culpabilité déplacée. D'un point de vue égoiste, j'avais aussi raison : j'allais réellement avoir besoin d'elle. Et pas seulement parce qu'elle était la seule personne qui pouvait me "guider" dans ma nouvelle vie de lycan. J'avais à présent un nouveau secret, et je le trouvais encore plus terrible que ceux que j'avais enfermés en moi...
J'avais peur.
Une peur presque panique, oui. Pas de souffrir lors de mes transformations, pas du regard de Dumbledore quand il apprendrait ce qui nous était arrivé cette nuit, pas non plus du regard des rares personnes qui sauraient...
Je ressentais une terrible trouille... d'être à nouveau seule...
A nouveau je souris. Et je décidai fermement de garder ce sourire un moment, au mions jusqu'à notre arrivée au bureau du directeur.
- On aura tout le temps de reparler de la potion Tue-Loup. D'abord, il faut qu'on décide comment expliquer la situation à Dumbledore pour ne pas qu'il te renvoie. Si on lui dit simplement la vérité, la seule chose qu'il verra, c'est que tu es sortie du saule. Faut trouver un truc, et vite. Qu'est-ce qui aurait pu te faire sortir de l'arbre qui soit tout à fait légitime?
Notre temps n'était plus aux regrets. Ce qui était fait était fait. Nous devions concentrer toutes nos forces mentales à agir pour le présent et l'avenir, sans se soucier du passé... Pour le moment.
J'avais envie de lui expliquer que je n'en avais rien à foutre (pardon) qu'elle m'ait mordue, mais ça aurait mal dépeint ce que j'avais réellement dans le coeur. Ce n'est pas exactement que je m'en fichais, non. On ne peut pas rester de marbre en sachant qu'une longue vie de souffrances, tant physiques que psychologiques, nous attendait. Mais j'aurais voulu qu'elle sache que pour ça je ne lui en voulais pas.
Mes souvenirs "d'avant" étaient de retour, me tordaient le coeur, mais bien moins que je ne l'aurais cru. Tout s'écroulait autour de moi et je n'avais qu'une putain d'envie : secouer Sawyer comme un prunier et lui hurler de sourire parce que la vie est belle !!!
* Merde, ok, on est des foutus lycans, mais on est en vie bordel, et y a que ça qui compte aujourd'hui *
- Ecoute Tia, arrête un peu de dire que tout est de ta faute. J'aurais dû rester à l'intérieur du chateau. J'ai pas vu la lune, j'avais mal, je suis sortie voilà. Si tu veux vraiment mettre la faute sur le dos de quelqu'un, je vais te donner un nom : Tobias Elsholz ! Maintenant, je ne veux plus t'entendre t'excuser, on passe à autre chose... S'il te plait.
Je n'avais pas voulu être brusque, mais je l'avais été. Il le fallait. Je ne voulais pas que Sawyer se bouffe le cerveau avec une culpabilité déplacée. D'un point de vue égoiste, j'avais aussi raison : j'allais réellement avoir besoin d'elle. Et pas seulement parce qu'elle était la seule personne qui pouvait me "guider" dans ma nouvelle vie de lycan. J'avais à présent un nouveau secret, et je le trouvais encore plus terrible que ceux que j'avais enfermés en moi...
J'avais peur.
Une peur presque panique, oui. Pas de souffrir lors de mes transformations, pas du regard de Dumbledore quand il apprendrait ce qui nous était arrivé cette nuit, pas non plus du regard des rares personnes qui sauraient...
Je ressentais une terrible trouille... d'être à nouveau seule...
A nouveau je souris. Et je décidai fermement de garder ce sourire un moment, au mions jusqu'à notre arrivée au bureau du directeur.
- On aura tout le temps de reparler de la potion Tue-Loup. D'abord, il faut qu'on décide comment expliquer la situation à Dumbledore pour ne pas qu'il te renvoie. Si on lui dit simplement la vérité, la seule chose qu'il verra, c'est que tu es sortie du saule. Faut trouver un truc, et vite. Qu'est-ce qui aurait pu te faire sortir de l'arbre qui soit tout à fait légitime?
Notre temps n'était plus aux regrets. Ce qui était fait était fait. Nous devions concentrer toutes nos forces mentales à agir pour le présent et l'avenir, sans se soucier du passé... Pour le moment.
Matze Elsholz- 6ème année
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Arrête un peu de dire que tout est à faute. Facile à dire! Elsholz pouvait parler, ça l'était, ma faute. Mais je bloquais sur les mots "j'avais mal" et lui jetai un coup d'oeil inquiet. Merlin, Tia qui s'inquiète! Faut que je me fasse interner. Mais au moins, j'avais retrouvé un tantinet de mon humour légendaire, sarcastique et inoubliable. Humour parfait, en somme. Mais revenons à ce mal. Qui lui avait fait mal? J'allais le tuer. Voilà. Je lui avais fait mal, mais pour me racheter un tout petit peu, je détruirai la personne qui lui a fait du mal avant moi. On ne sera jamais quitte, tout ce que je pourrai faire ne rachètera pas CA mais.... bon. Ma voix se fit brusque:
- Comment ça, mal avant d'arriver? Ce n'était pas ta soirée, ma vieille. Tu avais mal à cause de qui...
Je m'interrompis. Vous savez, dans ces dessins animés moldus, la petite ampoule qui s'illumine au dessus de la tête de la personne qui se rappelle d'un truc, ou qui a une idée de génie? Ben ça me faisait le même effet.
- Oh. Tu retrouves la mémoire? Enfin, tu as des souvenirs parasites?
J'haussai un sourcil. Pour moi, Matze était un roc, quelqu'un que personne ne pouvait blesser (physiquement, je suis d'accord, je peux le faire. Mais mentalement?) et à part les blessures que je lui avais moi-même infligées et celles qu'elle s'était faite en tombant, je n'en voyais pas d'autres. Alors ça ne pouvait qu'être les souvenirs dont elle m'avait parlé lors de nos confidences, car personne n'était suffisamment fort pour la blesser moralement. Je m'étais faite cette idée, et il ne fallait même pas essayer de me faire changer d'avis. Plus butée que moi tu meurs.
- ... Qu'est-ce qui aurait pu te faire sortir de l'arbre qui soit tout à fait légitime?
Hein? Pardon? Rien ne pouvait me faire sortir de l'arbre. J'allais lui rétorquer cela en raffermissant ma prise sur sa taille pour la soutenir plus, mais je retins ma langue. Il fallait réfléchir. Et ça, au moins, c'était mon fort. Je mordais aussi bien que je réfléchissais, ce n'était pas peu dire, demandez à l'épaule de Matze...
Qu'est-ce qui aurait pu me faire du Saule? Dumbledore savait que je me contrôlais très bien. J'aurai pu avoir entendu un cri. M'être inquiétée. Enfin, avoir été intriguée plutôt. Et j'aurai pu sortir, juste pour voir ce qui se passait, et là... craquage monumental de mon cerveau lupin détraqué. J'exposai les faits brièvement:
- Tu aurais pu avoir un de tes souvenirs remontant à la surface, tu aurais crié. Vu que je suis censée bien me contrôler, j'aurai pu sortir pour voir s'il y avait un souci. Et... le drame.
Ton amer. Je secouai la tête, pour ajouter brusquement:
- Enfin, non. Tu ne veux pas parler de ta mémoire défaillante je suppose. Désolée. Faut trouver autre chose.
Et j'avoue que je commençais à être à court d'idée. Réfléchis, Tia, réfléchis...
- Comment ça, mal avant d'arriver? Ce n'était pas ta soirée, ma vieille. Tu avais mal à cause de qui...
Je m'interrompis. Vous savez, dans ces dessins animés moldus, la petite ampoule qui s'illumine au dessus de la tête de la personne qui se rappelle d'un truc, ou qui a une idée de génie? Ben ça me faisait le même effet.
- Oh. Tu retrouves la mémoire? Enfin, tu as des souvenirs parasites?
J'haussai un sourcil. Pour moi, Matze était un roc, quelqu'un que personne ne pouvait blesser (physiquement, je suis d'accord, je peux le faire. Mais mentalement?) et à part les blessures que je lui avais moi-même infligées et celles qu'elle s'était faite en tombant, je n'en voyais pas d'autres. Alors ça ne pouvait qu'être les souvenirs dont elle m'avait parlé lors de nos confidences, car personne n'était suffisamment fort pour la blesser moralement. Je m'étais faite cette idée, et il ne fallait même pas essayer de me faire changer d'avis. Plus butée que moi tu meurs.
- ... Qu'est-ce qui aurait pu te faire sortir de l'arbre qui soit tout à fait légitime?
Hein? Pardon? Rien ne pouvait me faire sortir de l'arbre. J'allais lui rétorquer cela en raffermissant ma prise sur sa taille pour la soutenir plus, mais je retins ma langue. Il fallait réfléchir. Et ça, au moins, c'était mon fort. Je mordais aussi bien que je réfléchissais, ce n'était pas peu dire, demandez à l'épaule de Matze...
Qu'est-ce qui aurait pu me faire du Saule? Dumbledore savait que je me contrôlais très bien. J'aurai pu avoir entendu un cri. M'être inquiétée. Enfin, avoir été intriguée plutôt. Et j'aurai pu sortir, juste pour voir ce qui se passait, et là... craquage monumental de mon cerveau lupin détraqué. J'exposai les faits brièvement:
- Tu aurais pu avoir un de tes souvenirs remontant à la surface, tu aurais crié. Vu que je suis censée bien me contrôler, j'aurai pu sortir pour voir s'il y avait un souci. Et... le drame.
Ton amer. Je secouai la tête, pour ajouter brusquement:
- Enfin, non. Tu ne veux pas parler de ta mémoire défaillante je suppose. Désolée. Faut trouver autre chose.
Et j'avoue que je commençais à être à court d'idée. Réfléchis, Tia, réfléchis...
Tia M. Sawyer- Admin implacable | 6ème année | Capitaine & Poursuiveur
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J'écoutais Tia réfléchir et j'avais envie de rire. Vraiment, de rire. Non pas pour me moquer, encore moins à cause des nerfs. Simplement parce qu'à ce moment précis, je la trouvais encore plus géniale que je ne l'aurais imaginée. Je m'abstins toutefois, je ne voulais pas la blesser. Elle était manifestement encore en proie à un combat intérieur, et ça n'aurait pas été "bien" de ma part.
*Tiens, depuis quand je me soucie de faire des choses "biens" moi? Décidément Sawyer, tu en auras changé des choses en moi ce soir*
Je me tus quand elle me demanda qui m'avait fait mal avant elle. Je la savais assez intélligente pour comprendre seule. Et il serait toujours temps de parler de Tobias plus tard, surtout que nous allions toutes deux devoir passer du temps ensemble...
Elle m'exposa son plan pour le directeur et j'écoutai attentivement... Quelque chose ne collait pas, mais je n'eus pas le temps de le lui dire, elle le remarqua toute seule.
Enfin, non. Tu ne veux pas parler de ta mémoire défaillante je suppose. Désolée. Faut trouver autre chose.
*Bingo miss ! Mais on doit pouvoir broder*
- En effet, je n'ai aucune envie de parler de ma mémoire... retrouvée, devant le directeur.
J'insistai vaguement sur le "retrouvée". Je voulais, je devais le lui dire, mais en faisant semblant de ne pas le faire. Tout était limpide. Elle devait le savoir, car à l'avenir, elle serait la seule et unique personne vivante à connaître mes secrets, la seule à qui je pourrai tout raconter. Et Merlin savait que j'allais avoir besoin de raconter si je ne voulais pas en crever !
- Par contre, on peut broder là-dessus. Si moi, j'ai entendu des cris, je suis sortie, et toi, tu as entendu les mêmes cris, tu es sortie aussi, et là le drame ? On se fiche pas mal de n'avoir pas eu le temps de découvrir le pourquoi du comment des hurlements, non? Dumbledore n'aura qu'à se creuser la tête tout seul pour essayer de comprendre...
Je savais que ça ne marcherait pas. Et je pensais que Tia le savait aussi. Mais s'il y a bien une chose dont je ne doutais pas un seul instant, c'était que notre directeur, dans la bonté écrasante (et écoeurante) qui était la sienne, comprendrait immédiatement que nous mentions pour nous protéger l'une et l'autre, et que ça, ça lui plairait au vieux... Ca nous laissait pas mal de chances pour qu'il ne renvoie pas Tia de l'école.
*De toutes façons, si elle s'en va, je la suis, je ne suis pas prête à vivre ma vie de lycan toute seule*
*Tiens, depuis quand je me soucie de faire des choses "biens" moi? Décidément Sawyer, tu en auras changé des choses en moi ce soir*
Je me tus quand elle me demanda qui m'avait fait mal avant elle. Je la savais assez intélligente pour comprendre seule. Et il serait toujours temps de parler de Tobias plus tard, surtout que nous allions toutes deux devoir passer du temps ensemble...
Elle m'exposa son plan pour le directeur et j'écoutai attentivement... Quelque chose ne collait pas, mais je n'eus pas le temps de le lui dire, elle le remarqua toute seule.
Enfin, non. Tu ne veux pas parler de ta mémoire défaillante je suppose. Désolée. Faut trouver autre chose.
*Bingo miss ! Mais on doit pouvoir broder*
- En effet, je n'ai aucune envie de parler de ma mémoire... retrouvée, devant le directeur.
J'insistai vaguement sur le "retrouvée". Je voulais, je devais le lui dire, mais en faisant semblant de ne pas le faire. Tout était limpide. Elle devait le savoir, car à l'avenir, elle serait la seule et unique personne vivante à connaître mes secrets, la seule à qui je pourrai tout raconter. Et Merlin savait que j'allais avoir besoin de raconter si je ne voulais pas en crever !
- Par contre, on peut broder là-dessus. Si moi, j'ai entendu des cris, je suis sortie, et toi, tu as entendu les mêmes cris, tu es sortie aussi, et là le drame ? On se fiche pas mal de n'avoir pas eu le temps de découvrir le pourquoi du comment des hurlements, non? Dumbledore n'aura qu'à se creuser la tête tout seul pour essayer de comprendre...
Je savais que ça ne marcherait pas. Et je pensais que Tia le savait aussi. Mais s'il y a bien une chose dont je ne doutais pas un seul instant, c'était que notre directeur, dans la bonté écrasante (et écoeurante) qui était la sienne, comprendrait immédiatement que nous mentions pour nous protéger l'une et l'autre, et que ça, ça lui plairait au vieux... Ca nous laissait pas mal de chances pour qu'il ne renvoie pas Tia de l'école.
*De toutes façons, si elle s'en va, je la suis, je ne suis pas prête à vivre ma vie de lycan toute seule*
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Bon, elle ne voulait pas parler de sa mémoire. Flop à l'eau. Sa mémoire... Heeeiin? Je sursautai, et manquai de trébucher. En soutenant Matze, c'était pas forcément le pied. Elle avait retrouvé la mémoire? Intégralement? Je n'osais pas demander. Elle avait hésité avant de dire retrouvée. Peut-être ne voulait-elle pas en parler. Pas maintenant, du moins. Et je la comprenais. Moi, quand j'avais été mordue j'avais été un vrai... dogue, je n'avais parlé à personne pendant des semaines, seul le voile rouge de la vengeance m'empêchant de mourir. Et elle, qu'est-ce qui la pousserait à rester en vie? A son air, pas la vengeance. Elle me voulait à ses côtés, alors que je l'avais détruite. Mon égoïsme naturel voudrait la tenir loin de moi. A chaque fois que je la verrai, que j'apercevrai la cicatrice sur son épaule, que je serai avec elle la nuit, je sentirai du remord, de la culpabilité, et je ne voulais pas ça. Mais cet égoïsme était écrasé par la dette que je devais à Elsholz. Elle voulait ma présence, je serai là tant qu'elle le désirera. Je déclarai:
- Ça me va.
Inconsciemment, mes yeux se mirent à cligner de plus en plus vite. Dumbledore ne croirait jamais à cette histoire. Mais il ne voudra pas nous exclure, aussi acquiescera-t-il en silence, et ses yeux bleus me passeront au rayon X, mettant mon âme et mes pires désirs de vengeance à nus.
- Pourquoi est-ce que tu es si compréhensive? Je veux dire... je comprends que tu ne veuilles pas passer les nuits de pleine lunes seules. Mais... ta sollicitude?
En réalité je ne comprenais pas du tout. Moi, je haïssais Greyback. Non seulement j'avais passé mes nuits seule, mais en plus ma famille avait eu le temps de me renier avant de crever. J'étais presque une traître à mon sang ! Je ressentais doublement plus de haine pour Greyback. Et Elsholz? Pourquoi ne montrait-elle pas qu'elle m'en voulait? Elle devait FORCEMENT m'en vouloir! C'était obligé. On ne pouvait pas avoir un coeur suffisamment bon pour ne pas en vouloir à la personne qui l'avait mordue. Et Matze était à Serpentard, ce qui était encore plus impossible, n'est-ce pas? Nous entrâmes dans le château. Le froid mordant sur ma peau disparut, remplacé par une douce chaleur. Ou était-ce le sang d'Elsholz coulant sur ma propre personne qui me réchauffait? C'était dégueulasse de penser ça, dégueulasse dans le sens immonde. Mais... après tout, c'était sans doute le cas. J'avais les mains tâchées de son sang, mes vêtements étaient aussi imbibées. La merde, quoi.
- Tu vas réussir à monter les marches?
Si elle me prêtait encore sa baguette je pouvais la porter magiquement.
- Ça me va.
Inconsciemment, mes yeux se mirent à cligner de plus en plus vite. Dumbledore ne croirait jamais à cette histoire. Mais il ne voudra pas nous exclure, aussi acquiescera-t-il en silence, et ses yeux bleus me passeront au rayon X, mettant mon âme et mes pires désirs de vengeance à nus.
- Pourquoi est-ce que tu es si compréhensive? Je veux dire... je comprends que tu ne veuilles pas passer les nuits de pleine lunes seules. Mais... ta sollicitude?
En réalité je ne comprenais pas du tout. Moi, je haïssais Greyback. Non seulement j'avais passé mes nuits seule, mais en plus ma famille avait eu le temps de me renier avant de crever. J'étais presque une traître à mon sang ! Je ressentais doublement plus de haine pour Greyback. Et Elsholz? Pourquoi ne montrait-elle pas qu'elle m'en voulait? Elle devait FORCEMENT m'en vouloir! C'était obligé. On ne pouvait pas avoir un coeur suffisamment bon pour ne pas en vouloir à la personne qui l'avait mordue. Et Matze était à Serpentard, ce qui était encore plus impossible, n'est-ce pas? Nous entrâmes dans le château. Le froid mordant sur ma peau disparut, remplacé par une douce chaleur. Ou était-ce le sang d'Elsholz coulant sur ma propre personne qui me réchauffait? C'était dégueulasse de penser ça, dégueulasse dans le sens immonde. Mais... après tout, c'était sans doute le cas. J'avais les mains tâchées de son sang, mes vêtements étaient aussi imbibées. La merde, quoi.
- Tu vas réussir à monter les marches?
Si elle me prêtait encore sa baguette je pouvais la porter magiquement.
Tia M. Sawyer- Admin implacable | 6ème année | Capitaine & Poursuiveur
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Ce que je ressentais était difficile à expliquer, même moi je n'y comprenais pas grand chose. Tout cedont j'étais sûre, c'était de me souvenir de toute ma vie, et dans ses moindres détails, s'il vous plait ; d'avoir été mordue par la seule personne qui avait de l'importance à mes yeux alors qu'elle était dans sa forme lupine ; et de me sentir terriblement calme. Beaucoup plus calme que la situation aurait dû l'exiger. Je me disais que j'aurais tout le temps de m'inquiéter de mon futur... non!, nouveau statut de loup-garou plus tard. Pour l'instant, deux choses étaient importantes : voir le directeur, et obliger Tia à tenir le coup. Oh, ne nous méprenons pas, je savais très bien que Tia était d'une force de caractère suffisante pour se remettre de tout ça, mais à quel prix pour moi? Si j'autorisais la rancoeur à entrer en moi, je me promettais un avenir de solitude terrible, j'en avais pleinement conscience. En vouloir à Tia me la ferait perdre, et je n'avais franchement pas besoin de courir l'aventure lupine seule.
Tranquillement, les idées reprenaient leur place dans ma tête, je me sentais beaucoup moins confuse. Et surtout, je me sentais prête à accepter beaucoup de choses... Enormément de choses...
Sa question me tira immédiatement de mon petit monde personnel. Je m'arrêtai un instant, toujours appuyée sur son bras.
- Ecoute. J'ai passé ma vie à me cacher et à fuir des choses qui me dépassaient. J'en avais oublié jusqu'à mon prénom. Aujourd'hui, j'ai eu le choix entre vivre et mourir, entre continuer à fuir ou faire face. J'ai fait mon choix. Et j'ai l'impression d'avoir fait le bon. Aussi dure que puisse devenir ma vie à partir de maintenant, elle aura quand même un nouveau goût, parce qu'elle m'appartiendra. Aujourd'hui, tu m'as mordue et je suis donc un loup-garou. Mais avec ça, tu m'as donné les clés de ma propre vie. Crois-tu vraiment que je puisse en vouloir à la personne qui m'a libérée?
J'attendis juste ce qu'il fallait en terme de secondes pour la laisser digérer ça, puis j'enchainai :
- Maintenant, rien ne sera simple, et je sais que je vais avoir besoin d'aide pour tenir debout. J'ai sûrement beaucoup changé en deux heures, mais au fond, certaines choses restent telles qu'elles étaient avant ça. Les gens ne m'interessent pas plus qu'avant et ma fierté est indemne. ... Et je crois que tu es la seule personne à qui je peux demander un si grand service que celui de m'épauler... ... Bon, maintenant on y va?
Nous repartîmes et entrâmes dans le château. Bizarrement, je n'avais aucune appréhension en pensant à la "confrontation" avec le directeur. Tout ce que je craignais, c'était de croiser quelqu'un d'autre avant (Peeves par exemple).
Quand Tia me demanda si j'allais réussir à monter, j'hésitai une seconde. Si je me sentais bien dans ma tête, ce n'était pas forcément le cas dans mon corps. Mais j'allais devoir affronter les obstacles la tête haute, et je lui répondis d'un hochement de tête accompagné d'un sourire avant de poser mon pied sur la première marche.
En moi, tout était clair : Tia comptait beaucoup... et j'allais pouvoir être une VRAIE pourrie, en sachant pourquoi... J'avais envie de rire... La belle vie allait commencer pour de bon !
Tranquillement, les idées reprenaient leur place dans ma tête, je me sentais beaucoup moins confuse. Et surtout, je me sentais prête à accepter beaucoup de choses... Enormément de choses...
Sa question me tira immédiatement de mon petit monde personnel. Je m'arrêtai un instant, toujours appuyée sur son bras.
- Ecoute. J'ai passé ma vie à me cacher et à fuir des choses qui me dépassaient. J'en avais oublié jusqu'à mon prénom. Aujourd'hui, j'ai eu le choix entre vivre et mourir, entre continuer à fuir ou faire face. J'ai fait mon choix. Et j'ai l'impression d'avoir fait le bon. Aussi dure que puisse devenir ma vie à partir de maintenant, elle aura quand même un nouveau goût, parce qu'elle m'appartiendra. Aujourd'hui, tu m'as mordue et je suis donc un loup-garou. Mais avec ça, tu m'as donné les clés de ma propre vie. Crois-tu vraiment que je puisse en vouloir à la personne qui m'a libérée?
J'attendis juste ce qu'il fallait en terme de secondes pour la laisser digérer ça, puis j'enchainai :
- Maintenant, rien ne sera simple, et je sais que je vais avoir besoin d'aide pour tenir debout. J'ai sûrement beaucoup changé en deux heures, mais au fond, certaines choses restent telles qu'elles étaient avant ça. Les gens ne m'interessent pas plus qu'avant et ma fierté est indemne. ... Et je crois que tu es la seule personne à qui je peux demander un si grand service que celui de m'épauler... ... Bon, maintenant on y va?
Nous repartîmes et entrâmes dans le château. Bizarrement, je n'avais aucune appréhension en pensant à la "confrontation" avec le directeur. Tout ce que je craignais, c'était de croiser quelqu'un d'autre avant (Peeves par exemple).
Quand Tia me demanda si j'allais réussir à monter, j'hésitai une seconde. Si je me sentais bien dans ma tête, ce n'était pas forcément le cas dans mon corps. Mais j'allais devoir affronter les obstacles la tête haute, et je lui répondis d'un hochement de tête accompagné d'un sourire avant de poser mon pied sur la première marche.
En moi, tout était clair : Tia comptait beaucoup... et j'allais pouvoir être une VRAIE pourrie, en sachant pourquoi... J'avais envie de rire... La belle vie allait commencer pour de bon !
Matze Elsholz- 6ème année
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Re: Pas toi! Pas ici. Pas maintenant... {Terminé
Lorsqu'Elsholz s'arrêta, je fus forcée de m'arrêter avec elle. Je tournai la tête vers son visage meurtri, et nos yeux se croisèrent. Noir contre gris. Ce n'était pas un affrontement, mais une rencontre. Je l'écoutai sans mot dire, mon regard plongé dans le sien, quêtant une trace de mensonge dans ses prunelles claires. Que dalle. Je ne comprenais pas. Libérée? Je l'avais libérée, en la bouffant à moitié? Elle délirait. Le lendemain, ça irait mieux. Elle m'enverrait me faire voir. Et, comme personne ne m'a alors jamais vu le faire, je courberai l'échine et la laisserai me dire ce qu'elle veut, ce qu'elle pense de mon comportement inacceptable.
J'étais bornée. Elle me démontrait de A à Z qu'elle ne m'en voulait pas - ou en tout cas essayait de ne pas m'en vouloir et me trouvait des excuses - et j'étais toujours aussi certaine d'être une fille affreuse, qui ne mérite que la mort, et qu'Elsholz DEVAIT m'en vouloir. Et elle voulait que je quoi? Que je l'épaule? Ouais, c'est une nouvelle épaule qu'elle devait se racheter, d'ailleurs. Celle qu'elle avait présentement ressemblait à du steack haché, et encore, j'étais gentille.
Elle me sourit avant d'acquiescer, et nous montâmes les marches. Je m'accordai à son rythme. L'infirmerie était au quatrième étage. J'avais envie de la lâcher et de courir chercher Pomfresh, de vendre ce que j'avais fait, de me flageller moi-même. Ma lâcheté légendaire m'en empêcha. Lâche, lâche, lâche. Une litanie terrible qui résonnait dans mon esprit aussi torturé que l'épaule de Matze. Un autre mot vint s'ajouter: faible. J'étais lâche, faible, méprisable. En bonne petite narcissique, j'avais exclu ces défauts. Mais ils étaient là, et encore plus présents puisqu'ignorés. Je soutins Elsholz alors que nous arrivions à la porte de l'infirmerie. Enfin. Cette marche était pour moi quelque chose d'affreux. Je soutenais une femme que j'avais blessée à vie, quelqu'un qui ne m'en voulait même pas, qui désirait que je l'aide. Je devais museler ma lâcheté pour elle, l'aider au maximum. Au mieux de mes capacités. Pomfresh était réveillée... évidemment. Dans une heure et demie, le château entier serait réveillé, ce sera le début des cours. Combien de temps Elsholz était-elle restée dehors, à l'agonie? Bien trop longtemps.
Pomfresh lui donna une potion de sommeil, et m'en glissa une à moi aussi. Elle ne posa pas de questions. J'avais, une fois encore, envie de me dénoncer. Je ne regardai pas lorsque l'infirmière banda la blessure de Matze, la soigna au maximum. J'entendis seulement "il te restera des cicatrices" et, réflexe, je saisis mon bras gauche, ou les marques de dents profondes y étaient incrustés jusqu'à ma mort.
Je m'installai sur le lit à côté de Matze. Je la regardai un instant sans rien dire, puis un vestige de mon sourire narquois revint, et je levai ma potion comme si je portais un toast.
- A demain.
Je savais, je sentais, que si je m'excusais encore, j'allais sans doute m'en prendre une. J'avalai la potion et me couchai. Le temps d'entendre encore trois minutes de la vie de l'infirmerie, et je m'endormis dans un sommeil sans rêve. Heureusement. Sinon,ça aurait été des cauchemars...
J'étais bornée. Elle me démontrait de A à Z qu'elle ne m'en voulait pas - ou en tout cas essayait de ne pas m'en vouloir et me trouvait des excuses - et j'étais toujours aussi certaine d'être une fille affreuse, qui ne mérite que la mort, et qu'Elsholz DEVAIT m'en vouloir. Et elle voulait que je quoi? Que je l'épaule? Ouais, c'est une nouvelle épaule qu'elle devait se racheter, d'ailleurs. Celle qu'elle avait présentement ressemblait à du steack haché, et encore, j'étais gentille.
Elle me sourit avant d'acquiescer, et nous montâmes les marches. Je m'accordai à son rythme. L'infirmerie était au quatrième étage. J'avais envie de la lâcher et de courir chercher Pomfresh, de vendre ce que j'avais fait, de me flageller moi-même. Ma lâcheté légendaire m'en empêcha. Lâche, lâche, lâche. Une litanie terrible qui résonnait dans mon esprit aussi torturé que l'épaule de Matze. Un autre mot vint s'ajouter: faible. J'étais lâche, faible, méprisable. En bonne petite narcissique, j'avais exclu ces défauts. Mais ils étaient là, et encore plus présents puisqu'ignorés. Je soutins Elsholz alors que nous arrivions à la porte de l'infirmerie. Enfin. Cette marche était pour moi quelque chose d'affreux. Je soutenais une femme que j'avais blessée à vie, quelqu'un qui ne m'en voulait même pas, qui désirait que je l'aide. Je devais museler ma lâcheté pour elle, l'aider au maximum. Au mieux de mes capacités. Pomfresh était réveillée... évidemment. Dans une heure et demie, le château entier serait réveillé, ce sera le début des cours. Combien de temps Elsholz était-elle restée dehors, à l'agonie? Bien trop longtemps.
Pomfresh lui donna une potion de sommeil, et m'en glissa une à moi aussi. Elle ne posa pas de questions. J'avais, une fois encore, envie de me dénoncer. Je ne regardai pas lorsque l'infirmière banda la blessure de Matze, la soigna au maximum. J'entendis seulement "il te restera des cicatrices" et, réflexe, je saisis mon bras gauche, ou les marques de dents profondes y étaient incrustés jusqu'à ma mort.
Je m'installai sur le lit à côté de Matze. Je la regardai un instant sans rien dire, puis un vestige de mon sourire narquois revint, et je levai ma potion comme si je portais un toast.
- A demain.
Je savais, je sentais, que si je m'excusais encore, j'allais sans doute m'en prendre une. J'avalai la potion et me couchai. Le temps d'entendre encore trois minutes de la vie de l'infirmerie, et je m'endormis dans un sommeil sans rêve. Heureusement. Sinon,ça aurait été des cauchemars...
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