Jour de poisse {Liz

Merde ! Merde, merde et encore merde !!

Décidemment, c'était pas ma journée !! Dès le départ, j'aurais dû laisser tomber et rester couché !

En me levant ce matin-là, j'avais commencé par me cogner le gros orteil contre le pied de mon lit. Puis je m'étais cogné la tête contre le mur en réagissant violemment au premier choc. Ensuite, j'ai mis tellement de temps à retrouver ma chaussure droite qu'il m'était impossible d'espérer prendre un petit dèj avant d'aller en cours.

Ca aurait pu s'arrêter là, j'avais faim et j'avais mon lot de poisse pour la journée ! Mais bien sûr, ça ne se passe comme ça que dans les rêves, jamais dans la vraie vie !!

Premier cours : soin aux créatures magiques... Un Botruc a failli me crever l'oeil (qu'est-ce qu'il foutait là celui-là d'ailleurs, on "étudiait" les Sombrals nous), j'ai trébuché sur mon lacet, me vautrant lamentablement... où ça? J'vous le donne en mille : dans une saleté de flaque de boue presque verte (non, je ne veux pas savoir ce que c'était !)

Je suis rentré vite fait bien fait au chateau, j'ai pris une bonne douche et me suis changé, séchant par la même occasion un cours de métamorphose.

Pendant le repas du midi, mes chers camarades m'ont expliqué que mon absence avait été remarquée, étant donné qu'on devait rendre un devoir très important et que "comme par hasard", je séchais toujours les cours où on devait rendre un parchemin. Le pire : je l'avais fait ce fichu devoir !! Je décidai alors d'aller voir le professeur McGonagall dans son bureau pour le lui rendre, avec mes excuses. Mais... ma bouteille d'encre s'était ouverte dans mon sac et mon parchemin si durement rédigé était noir... littéralement noir !

Résigné à passer une vraiment très vilaine journée, je suis allé au cours suivant de mauvaise humeur... J'avais quoi déjà? Ah oui, potions... Supeeeeer !! J'étais absolument enchanté de me retrouver en classe avec ces fichus serpents infames, pour suivre un cours que je détestais !!
Enfin bon, quand faut y aller... Eh bah j'aurais mieux fait de me pendre, tiens !! J'ai pas tenu dix minutes avant de me renverser le contenu de mon chaudron sur les mains, puis à m'exploser le pied en lachant ce même chaudron de surprise... Allez, on retourne à la douche (je vais couter cher en eau si je continue) !

Mais vous voulez que je vous dise un secret? Tout ça, c'était rien à côté de ce qui allait suivre, rien !!

Je me dirigeais vers mon prochain cours (sortilèges, si ça interesse quelqu'un) quand j'ai croisé cette Serpentarde qui trainait dans les couloirs. J'avais la ferme intention de passer mon chemin sans même lui adresser un regard, mais bien évidemment, j'ai (encore) trébuché et je l'ai vaguement percutée. Rien de méchant... à part elle ! Je me suis retrouvé six ou sept mètres plus loin, et je dois remercier le mur qui a arrêté mon vol plané... Le temps de me remettre debout et d'attraper ma baguette dans ma poche, la verte était partie... Pfff...

Je récupérai mes affaires et j'allais me remettre en route...
Au moment même où je me demandais s'il existait une potion qui fasse l'effet inverse du Felix Felicis, et comment j'avais pu en boire sans m'en rendre compte, je sentis plus que je n'entendis mon sac se fendre en deux... par le fond...

CRAAAAAAC...

Et toutes mes affaires par terre, en plein milieu du couloir !
J'hésitai un instant entre tout ramasser, et tout envoyer au diable et partir simplement ! Il y avait des choses "précieuses" dans ce sac, je devais tout récupérer... Je m'accroupis en soupirant quand j'aperçus une silhouette au bout du couloir.

- Eh s'il te plait... Est-ce que tu pourrais... *Oh non, une Serpentarde ! C'est définitivement pas mon jour... Pfff* ... me dire s'il existe une potion de malchance? J'crois que j'en ai trop bu et j'suis pas très calé en potions... *

Quitte à me prendre encore une rouste, autant que ce soit avec humour !

La Serpentarde me répondit sans trop d'agressivité, je n'allais donc peut-être pas me prendre une nouvelle rouste.

*Faire le tri dans mes amis? Comment ça faire le tri dans... Ohhhh*

Eh oui, pauvre petit malchanceux que j'étais, je n'avais pas compris tout de suite ce qu'elle voulait dire par là. Je ne saurai sûrement jamais si c'était à raison ou à tort, mais je décidai immédiatement de mettre une étiquette "boutade" sur cette remarque. M'imaginer une verte capable d'humour avait de quoi me remonter vaguement le moral, même si bien sûr, j'aurais préféré croiser un rouge ou un jaune, cela va de soi.

Je me penchai à nouveau sur mes affaires éparpillées, manifestemment plus serein d'un cran, quand la fille me parla à nouveau :

- Je sais pas si tu t'souviens, mais tu es un sorcier. En toute théorie, si tu utilises ta baguette, tu pourras réparer ton sac et ranger tes affaires dedans d'un simplement mouvement du poignet. M'enfin, j'dis ça, j'dis rien...

Mouais, ça c'était loin d'être bête comme parole, limite évangélique. Mais bon, ça m'avait déjà traversé l'esprit, j'avais pris cette terrible décision de ramasser mes affaires moi-même, comme un grand. Allez savoir pourquoi, le ton de sa voix m'agaça quelque peu. Mais j'aurais été bien stupide de le lui montrer. D'une parce que j'étais totalement en position de faiblesse. De deux parce qu'elle n'avait toujours pas l'air agressif, après tout, sa remarque n'était peut-être qu'un conseil "façon Salazar"...
Je décidai donc de répondre sans le moindre mépris, sans le moindre agacement, plutôt avec une pointe d'humour, comme je sais si bien le faire...

- Ah ouais, j'sais bien... Mais alors là, vu le début de la journée, je sens que si j'essaie de me servir de ma baguette, quelque chose va m'exploser à la tronche, pas trop envie de finir grillé !

Après un instant de blanc, j'ajoutai :

- Et puis finalement, ça a quelque chose de... comment dire... calmant. Je suis sûr que j'aurai retrouvé le sourire après cette séance de ménage. Enfin bref, je te remercie tout de même du conseil avisé.

Je ne pensais pas avoir à dire ça un jour mais... La Serpentarde m'avait rendu mon cher, si cher sourire. Je terminai de remettre mes affaires dans mon sac, dont j'avais fermé le rabat et que je tenais la tête en bas pour ne pas qu'il se vide encore, puis me tournai à nouveau vers elle :

- Je me doute bien que tu n'en as rien à faire, mais c'est pas grave, je m'appelle Pendragon.

Là, c'était le suspense. Première fois de ma vie que je donnais volontairement mon nom à un Vert. Personnellement, je n'avais ni préjugés, ni à priori, mais était-ce aussi son cas?